Edouard Philippe a pris contact jeudi avec les principales organisations syndicales et patronales en leur faisant part de «l'importance qu'il accorde au dialogue social», a annoncé son entourage.
Dans l'après-midi et la soirée, le Premier ministre a appelé successivement: Laurent Berger (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Pierre Gattaz (Medef), Pierre Burban (UPA), Philippe Martinez (CGT), François Asselin (CGPME) et Luc Bérille (Unsa), a-t-on précisé à Matignon.
Comme annoncé dans son programme de campagne, le président Emmanuel Macron veut mener durant l'été une réforme du droit du travail, en utilisant la voie des ordonnances pour faire adopter le projet de loi au Parlement. L'objectif est «d'être opérationnel à la rentrée», a déclaré jeudi le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, plaidant que «cet objectif du plein emploi nécessite d'aller vite et de ne pas perdre deux ans, parce qu'il faut en moyenne deux ans sur un texte législatif classique pour qu'il soit totalement en vigueur».
Un bras de fer s'est d'ores et déjà engagé sur cette future réforme : le tandem Macron/Philippe souhaite aller vite quand les syndicats réclament du temps pour la concertation. Les détails ne sont pas encore connus mais le candidat Macron avait promis de donner plus de place à l'accord d'entreprise, de plafonner les indemnités prud'homales en cas de licenciement sans cause réelle ou sérieuse (hormis les cas de discrimination, de harcèlement) ou encore d'instaurer le référendum dans l'entreprise à l'initiative de l'employeur.
Le programme d'Emmanuel Macron prévoit d'autres réformes qui concernent directement les partenaires sociaux, comme l'alignement des régimes de retraite avec la fin des régimes spéciaux, ou encore un basculement de la gestion de l'assurance-chômage -actuellement gérée par syndicats et patronats- dans le tripartisme avec un pilotage de l'Etat.