François Fillon a affirmé mardi que «ce n'est pas parce que la France est malade qu'il faut se jeter dans le vide», mettant de nouveau en garde contre le programme économique du Front national.
«Il est alarmant de voir notre société et plus d’un électeur sur deux, prêts à consentir aux solutions les plus extrêmes», a affirmé l'ancien Premier ministre et candidat malheureux du premier tour, lors d'un «discours de remerciements aux parlementaires» qui ont soutenu sa campagne, prononcé à Paris devant une centaine de personnes. «C’est le signe que notre pays est malade de son déclin – ce terme de déclin qu’on me reprochait autrefois prend tout son sens aujourd’hui - mais ça n’est pas parce que la France va mal qu’il faut se jeter dans le vide», a-t-il averti.
«Je l’ai dit et je le redis : le programme économique du Front national appauvrirait la Nation de façon irrémédiable, la violence idéologique de ce parti diviserait les Français, son hostilité obsessionnelle à l’égard de l’Europe nous isolerait», a-t-il ajouté. Aussi demande-t-il aux électeurs de sa famille politique de «faire preuve de bon sens». «Je sais leur amertume, leur colère - je la ressens aussi ! - mais notre devoir est de penser d’abord à l’avenir de notre pays. L’avenir, c’est d’éviter de voir la France présider par l’extrémisme», a-t-il affirmé.
«Ne laissez à personne le monopole de la vraie modernisation nationale»
L'ancien chef de gouvernement demande également aux élus LR de «rester unis» pour les législatives. «Ne laissez à personne le monopole de la vraie modernisation nationale, ne laissez pas tomber la passion de la liberté, ne laissez pas s’abîmer l’amour de la France. La droite et le centre incarnent des valeurs et des idéaux qui ont du sens. Défendez-les», a-t-il lancé.
«Il faut se battre pour des convictions plutôt que pour des places isolées sur un strapontin», a-t-il également affirmé, faisant allusion aux élus LR tentés de rejoindre les rangs d'Emmanuel Macron. François Fillon souhaite la poursuite de «l'activité de Force républicaine», le micro-parti qu'il a fondé, mais sans lui. «Je me retire, je redeviens un militant parmi les militants», a-t-il réaffirmé.
L'ex-candidat à la présidentielle avait affirmé le 24 avril, au lendemain de sa défaite au premier tour, qu'il n'avait «plus la légitimité pour mener» le «combat» des législatives. La veille au soir, il avait indiqué qu'il voterait pour Emmanuel Macron le 7 mai.