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Droits des LGBTI : le programme de Marine Le Pen

La candidate du Front national Marine Le Pen est qualifiée pour le second tour de la présidentielle française, le 7 mai prochain. [LIONEL BONAVENTURE / AFP]

Comme chaque citoyen, les lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes de France sont appelés, le 7 mai prochain, à choisir leur président(e) entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Mais que propose la candidate du Front national à l'égard des LGBTI ? 

Hasard du calendrier, si le dimanche 23 avril a été marqué par le premier tour de l'élection présidentielle, la date signait également un anniversaire. Il y a en effet quatre ans jour pour jour, le 23 avril 2013, l'Assemblée nationale votait définitivement la loi qui ouvrait le mariage aux couples de même sexe.

Pourtant, aujourd'hui, force est de constater que contrairement à la campagne de 2012, la question des droits LGBTI et la lutte contre les discriminations sont loin d’avoir été au cœur de la campagne. Parmi les onze prétendants de départ dans la course à l'Elysée, seuls Benoît Hamon, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou y consacraient ainsi un espace dans leurs programmes ou sur leurs sites de campagne respectifs. A l'exception d'Emmanuel Macron, tous sont désormais hors-jeu.

Comme lui, Marine Le Pen, elle est qualifiée pour le second tour. Mais la candidate FN entretient, elle, un lien plus qu'ambivalent sur les droits des LGBTI, écartelée entre une base d'électeurs hostile à ces questions et le souci de promouvoir un FN à l'image plus lisse et donc plus moderne. 

Abrogation du mariage pour tous

Concernant le mariage pour tous, si elle est élue, Marine Le Pen a prévenu : les homosexuels ne pourront plus se marier en France. En mai 2013, la candidate frontiste l'annonçait d'ailleurs sans détour : «moi au pouvoir, j’abolirai le mariage pour tous». 

Pour autant, pas question pour elle d'annuler les mariages déjà prononcés. Les personnes qui se sont déjà unies à la mairie ne seraient par conséquent pas «dé-mariées», a-t-elle assuré. En échange, Marine Le Pen propose de remplacer le mariage par un «pacs amélioré».

Filiation et procréation assistée

Sur la gestation pour autrui (GPA), le point n°87 du programme officiel de la candidate indique qu’elle est pour le maintien de l’interdiction en France. Tout en précisant que cette position est une réponse à des «pressions d’autorités supranationales», sans préciser de quoi il s'agit exactement. 

Sans surprise, Marine Le Pen est aussi contre l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux lesbiennes. Pour rappel, si la PMA est actuellement autorisée pour les couples hétérosexuels, son ouverture aux lesbiennes était une promesse de François Hollande qui n'a jamais été tenue.

Droit des personnes trans et intersexes

Au sujet des droits des personnes transexuelles et intersexes Marine Le Pen ne prend pas position. Tout juste existe-t-il une archive où elle aborde cette question et d'une façon pour le moins étonnante.

Interviewée le 30 mars 2011 sur Europe 1 sur l'affaire Sandra K., du nom de cette candidate FN aux cantonales le jour et escort girl supposée la nuit, la frontiste a ainsi eu cette réponse (voir vidéo ci-dessous à partir de 12'30) :

«Vous savez, au Front national, nous avons eu des candidats qui étaient transsexuels. Ça pourrait étonner aussi et pourtant, c’est la réalité. Nous sommes représentatifs de ce qu’est la France, nous avons de tout dans nos candidats et je m’en félicite : de tous les âges, de toutes les professions, de tous les profils.» 



Un discours d'ouverture pourtant complètement absent de son programme présidentiel en 2017. Et si la France vient de faire un pas concernant le changement d’état civil des personnes trans, rien ne dit que ces avancées ne seront pas remises en question si Marine Le Pen était élue.

Concernant l’interdiction des opérations chirurgicales de réassignation sexuelle des enfants intersexes, pourtant préconisée par l’ONU et le Conseil de l’Europe, là encore c'est le silence absolu. En France, ces opérations concernent toujours environ 200 enfants sur les 800.000 naissances annuelles. 

Discriminations à l'égard des LGBTI et santé sexuelle

En matière de lutte contre les discriminations à l'égard des LGBTI, la candidate du Front National ne propose rien. Dans son programme, le mot discrimination n'apparaît d'ailleurs que deux fois. 

Au point 89 d'abord :  pour «Faciliter l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap» et au point 99 : pour «Rétablir l’égalité réelle et la méritocratie en refusant le principe de 'discrimination positive'».

Pas un mot non plus au sujet de la lutte contre le VIH-Sida alors qu'en France, on recense chaque année 6.000 nouvelles contaminations, principalement chez les jeunes gays et bisexuels.

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