Des affiches anti-IVG ont été placées de manière illégale dans les emplacements réservés à la publicité à bord de rames du métro parisien, a annoncé mercredi la RATP qui a dû les retirer une à une.
«La RATP a été victime d'un acte de malveillance sur son réseau d'affichage cette nuit. Des affiches ont été apposées de manière sauvage dans les espaces d'affichage situés dans les rames de plusieurs lignes de métro», a déclaré la régie de transports dans un communiqué, annonçant qu'elle allait «déposer plainte».
«Tous les visuels concernés ont été retirés dans la matinée par les équipes techniques», a précisé à l'AFP la RATP en milieu de journée. «Cet affichage sauvage» a concerné «quelques trains des lignes 3, 6, 8, 10 et 12», a poursuivi un porte-parole, ne pouvant donner le nombre d'emplacements publicitaires impactés.
Dénonçant des «affiches anti-IVG», la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol a dit son «soulagement» sur Twitter après la «mise au point» de la RATP.
Affiches #antiIVG : soulagement après la mise au point du @GroupeRATP https://t.co/n1EPwf8UPU
— laurence rossignol (@laurossignol) 26 avril 2017
Le groupe «socialiste et républicain» d'Ile-de-France a pour sa part demandé dans un communiqué à Valérie Pécresse, présidente LR de la région et du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), d'«exiger des opérateurs des transports franciliens de faire preuve de plus de vigilance».
L'image des candidats à la présidentielle détournée
Mettant en scène les candidats à l'élection présidentielle, la campagne montre leurs photos accompagnées de slogans : «Ne ferme pas les frontières de nos vies !» sur une photo de Marine Le Pen, «La France doit être une chance pour tous. Alors laisse nous la chance de vivre #enmarchepourlavie» sur celle d'Emmanuel Macron.
Elle vise également les principaux candidats éliminés au premier tour : «Tu n'approuvais pas l'IVG. Maintenant tu le défends #lecouragedelavérité» avec François Fillon, «Les communistes ne sont-ils pas censés protéger les plus faibles #lescamaradesdesembryons» avec Jean-Luc Mélenchon, ou encore «Tu prônes l'égalité de tous les Français, ça commence par l'égalité devant la naissance #laissezbattrenoscoeurs» avec Benoît Hamon.
2017
Dans le métro parisien
Les opposants à l'IVG en roue libre.. pic.twitter.com/aNl1aaghWW— Guillaume Blardone (@gblardone) 26 avril 2017
Une campagne anti #IVG présente ce matin dans le #metro avec la présence de #macron , #lepen #Presidentielle2017 @MichelJanva @tvlofficiel pic.twitter.com/1UWLJHFzAh
— Conrad de Marbourg (@Conrad2Marbourg) 26 avril 2017
Les "anti-pubs" contre l'#IVG retirées du métro #RATP #Survivants #Elections2017 pic.twitter.com/k6btAhRlb6
— Pierre Herbulot (@PHerbulot) 26 avril 2017
«L'avortement doit être un thème politique»
En bas, un logo indique que cette campagne a été orchestrée par Les Survivants, un mouvement anti-avortement qui gravite dans la mouvance anti-mariage pour tous, et se présente comme «un mouvement solidaire de réaction citoyenne face au sentiment de malaise lié à la planification froide des naissances». «Avec cette campagne, on voulait signifier que l'avortement doit être un thème politique et invectiver les candidats qui cherchent à séduire des électeurs en esquivant la question», a déclaré à l'AFP Emile Duport, porte-parole des Survivants.
Son mouvement dit vouloir représenter «les 200.000 voix qui manquent» aux candidats. Le nombre d'IVG en France est d'un peu plus de 200.000 par an, avec un taux de recours quasi stable depuis 2006.
«Ces pubs anti-IVG nous rappellent le besoin de s'engager chaque jour pour la préservation et la conquête des droits des femmes !», a réagi dans un tweet l'association féministe Osez le féminisme.