Convaincu de pouvoir accéder à l'Elysée, le centriste souhaite construire une majorité parlementaire les 11 et 18 juin prochains.
Une autre marche à franchir. Au lendemain de sa qualification historique, au côté de Marine Le Pen, Emmanuel Macron, présenté comme le favori de ce second tour à la présidentielle, a d’ores et déjà les yeux rivés vers la suite.
Conscient de la tâche immense qui s’annonce, le potentiel plus jeune président a déjà commencé à activer les discussions pour rassembler une majorité parlementaire. L’objectif : s’assurer qu’il aura les moyens d’appliquer son programme, dans un contexte politique très instable.
Une majorité à composer
Face à une situation inédite, dans laquelle ni la droite ni la gauche traditionnelle ne pourront pas accéder à l’Elysée, le 7 mai Emmanuel Macron sait que le futur élu devra composer. Une entreprise qu’il a lancée dès dimanche, affirmant vouloir «rassembler plus largement encore».
Le candidat n’a donc pas hésité à se projeter vers le troisième tour, à savoir les législatives. «Prenez la part du risque qui vous revient pour construire la majorité parlementaire», a-t-il ainsi lancé à ses soutiens lors de son discours dimanche. Ses proches se sont aussitôt mis en ordre de bataille, consacrant spécifiquement les journées de lundi et mardi aux négociations.
Convaincu que les citoyens lui donneront la majorité aux législatives s’il est élu président, Emmanuel Macron affiche sa confiance et croit pouvoir agréger les forces derrière lui, en comptant notamment sur des parlementaires sortants issus du PS comme des Républicains ou encore de l’UDI. Tout en maintenant son souhait de renouvellement de la vie publique, en investissant pour moitié des citoyens issus de la société civile.
«Le rassemblement droite-gauche, il le fait, puisque c’est son positionnement», analyse le directeur général adjoint de l’Ifop, Frédéric Dabi. Une trentaine de députés socialistes l’ont déjà parrainé pour la présidentielle. De même, son équipe est constituée d’élus de l’aile droite du PS comme d’anciens juppéistes.
Un rassemblement difficile
Face aux appels du pied du centriste, les élus de droite restent toutefois convaincus de pouvoir remporter les législatives seuls. «J’ai le sentiment que nos idées restent majoritaires», a ainsi avancé le chef de file des députés LR Christian Jacob. D’ailleurs, l’UDI a annoncé hier maintenir son alliance avec LR en vue des 11 et 18 juin.
Le principal risque pour Emmanuel Macron pourrait donc de ne pas parvenir à mobiliser sur le terrain, s’il est élu, son mouvement En Marche ayant été construit il y a tout juste un an. Quoi qu’il en soit, «l’erreur serait de penser que les Français vont voter à la présidentielle en pensant aux législatives. Ils ne seront pas du tout dans ce schéma-là», abonde Frédéric Dabi. De quoi rajouter encore un peu plus d’incertitude à un scrutin qui s’annonce inédit.