Invité sur France Inter face à Léa Salamé ce mardi matin, Jean-Marie Le Pen a encensé la prise de position de Jean-Luc Mélenchon, qui a refusé de donner une consigne de vote à son électorat pour le second tour.
«Il est très correct. Ça me paraît très digne de la part d’un candidat qui a fait une percée remarquable et qui était, sur le plan oratoire, le meilleur», a ainsi affirmé le fondateur du Front National. Ce dernier juge cependant «scandaleuse» l’«ingérence» de François Hollande, qui a, quant à lui, appelé lundi à voter pour Emmanuel Macron face à sa fille Marine Le Pen.
Un silence critiqué
Dès l’annonce des résultats à l’issue du premier tour, François Fillon et Benoît Hamon avaient également appelé à voter pour le candidat d’En Marche ! afin d’empêcher l’accession au pouvoir du Front National.
Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise qui a recueilli 19,6% des voix, le plaçant à la quatrième place, a demandé à ses 450.000 soutiens de voter, sur une plate-forme Internet du mouvement, afin de déterminer la ligne à tenir le 7 mai prochain. Le résultat est attendu pour vendredi.
Son refus de se prononcer, après sa défaite, a cependant été vivement critiqué par certaines personnalités politiques.
J'ai du respect pr ts les votes de gauche et Mélenchon mais ne pas appeler à battre M.Le Pen est une faute et intenable qd on est de gauche.
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 24 avril 2017
Quand @JLMelenchon et son dégagisme épargnent @MLP_officiel : un déshonneur et une faute. Aucune voix de gauche ne doit manquer le 7 mai.
— Myriam El Khomri (@MyriamElKhomri) 24 avril 2017
Je suis déçu que @JLMelenchon n'appelle pas à voter pour @EmmanuelMacron. J'ai le sentiment qu'il rate une marche de l'Histoire. #E1Matin
— Richard Ferrand (@RichardFerrand) 24 avril 2017
Lors de l’élection présidentielle de 2002, qui avait vu s'affronter Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen au second tour, Jean-Luc Mélenchon, qui était alors le ministre de l’Enseignement supérieur du candidat perdant Lionel Jospin, avait appelé, dans une tribune publiée dans le journal Le Monde, à réduire «Le Pen avec le bulletin de vote Chirac».