Au premier jour de son procès pour le meurtre de deux enfants en Moselle en 1986, Francis Heaulme, qui a toujours nié, a de nouveau clamé son innocence.
Soupçonné d'avoir tué à coups de pierre Cyril Beining et Alexandre Beckrich, âgés de 8 ans, le «routard du crime», assis dans le box des accusés depuis le matin, s'est levé alors que l'affaire était résumée par le président.
Ce dernier, croyant que Francis Heaulme demandait une interruption, lui a donné la parole. «J'ai commis des meurtres, je le reconnais, mais Montigny, ce n'est pas moi. Ce n'est pas moi», s'est alors exclamé Francis Heaulme, visiblement énervé.
Gabriel Steffanus, qui préside les débats, venait tout juste d'évoquer les confessions de deux anciens codétenus du tueur en série. Ces derniers ont affirmé aux enquêteurs que Francis Heaulme leur avait fait des confidences sur ce double meurtre.
Une centaine de témoins attendus
Extrêmement pâle, saisi de tremblements fréquents, Francis Heaulme s'est ensuite rassis, les bras à nouveau croisés sur son pull. Mis en examen depuis 2007 dans cette affaire hors norme, qui a vu un adolescent, Patrick Dils, condamné à la perpétuité avant d'être blanchi, puis un autre homme, Henri Leclaire, soupçonné sans jamais être condamné, puis blanchi, Francis Heaulme a toujours nié avoir tué les deux enfants. Le procès, le 5e dans cette affaire, doit durer jusqu'au 18 mai. Plus d'une centaine de témoins sont attendus.