Jean Lassalle, maire de Lourdios-Ichère et député centriste (ex-MoDem) des Pyrénées-Atlantiques, vient de publier un ouvrage intitulé «Résistons ! Le temps est venu» (éd. La Différence), dans lequel il expose les idées qu'il tente de porter lors de la campagne.
Malgré une cote culminant à 0,5 % dans les intentions de vote, ce fils de berger, pour la première fois en lice pour la magistrature suprême, s’estime être «le seul à pouvoir rassembler», n’étant pas le «candidat des pauvres contre les riches», ni celui des «lobbies» ou d’un «parti». Le retour à la ruralité, la défense des services publics ou encore le développement de l'apprentissage font partie de ses combats favoris.
Parmi les faits d’armes de Jean Lassalle, figure des plus originales de ce scrutin : sa grève de la faim pendant trente-neuf jours pour protester contre la délocalisation de l’usine Total de la vallée d’Aspe en 2006, ou encore sa marche à pied de 5.000 kilomètres «à la rencontre de Français». Prochaine étape : l’Elysée, et le prétendant au titre propose des mesures radicales pour «retaper la France», son slogan de campagne.
Renégocier les traités de l'Union européenne
Européiste convaincu, Jean Lassalle se prononce néanmoins en faveur d'institutions moins centralisées, plus démocratiques. Il propose notamment de soumettre le vote des directives européennes au vote du Parlement français, de réviser la participation financière de l'Hexagone au budget européen, ou encore d'appliquer le droit du travail français aux travailleurs détachés. Lui président, il interromperait illico la négociation des traités de libre-échange (TAFTA, CETA...).
Faire de la France une «force de paix»
Afin de relancer la diplomatie française, Jean Lassalle entend sortir du commandement intégré de l'OTAN et retirer les forces françaises impliquées au Moyen-Orient et au Mali. Au niveau national, il veut construire un second porte-avions, rétablir le service national, civil ou militaire, et créer une quatrième armée pour assurer la cyber-défense, indépendante des sociétés du numérique (Google, Facebook...).
Redynamiser les services publics
Au cours de son quinquennat, Jean Lassalle prévoit de recruter 200.000 personnes dans les services publics de la santé, de l'enseignement, de la police et de la justice, pour un coût total de douze milliards par an.
Tous services publics confondus, le candidat souhaite notamment couvrir toutes les dépenses de santé par la Sécurité sociale, reprendre la réforme de l'aide juridictionnelle, ou encore multiplier les ateliers de reconversion des détenus dans les prisons, surpeuplées.
Remettre la finance au service de l'économie réelle
S'attaquant à l'économie dématérialisée, une des propositions phares de Jean Lassalle est de séparer les activités bancaires dites spéculatives et les activités de crédit ou d'épargne. L'instauration de la taxe Tobin – qui consiste à imposer l'ensemble des transactions financières – est également préconisée par le député pyrénéen.
Le candidat propose enfin d'affecter un tiers des sommes récupérées sur l'évasion fiscale à réduire les taux d'imposition, en premier pour les classes moyennes et les familles. Un audit citoyen sur la dette publique sera également inscrit dans le calendrier du quinquennat.
Protéger la ruralité
Dès son accession à l'Elysée, Jean Lassalle entend lancer un plan d'investissement de trois milliards par an pour les «Campagnes de France, grande cause nationale». Afin de redonner du pouvoir aux communes, il souhaite également supprimer la loi NOTRe, promulguée en août 2015, qui a redéfini les compétences respectives de la région, du département et de la commune. Les quotas laitiers, supprimés en 2015, seront restaurés sous sa présidence, afin de permettre aux agriculteurs d'anticiper leur production.
Amorcer la transition énergétique au plus vite
«Le nucléaire a été longtemps présenté comme une alternative, mais après l’accident de Fukushima, et alors que l’ensemble nucléaire français vieillit, nous devons reposer la question.» En matière d'énergies, Jean Lassalle veut sortir du fossile et du nucléaire en développant massivement les sources renouvelables, en particulier les énergies solaire et marine. L'isolation thermique des bâtiments fait également partie de son programme environnemental.
Plus de démocratie directe dans la vie publique
Pour donner davantage de parole à l'électeur, le candidat de «Résistons !» souhaite faire reconnaître le vote blanc comme un vote classique pour un candidat, et transformer les modes de scrutin en vue d'élire 10 % des députés à la proportionnelle.
Soucieux d'intégrer davantage de démocratie directe dans la vie publique, Jean Lassalle veut obliger le Parlement à se saisir d'une proposition de loi signée par 500.000 citoyens, et les assemblées locales d'une proposition signée par 10 % de leurs citoyens.
Développer l'apprentissage pour accéder à l'emploi
Jean Lassalle prévoit d'investir 9,5 milliards d'euros pour l'extension de l'apprentissage et de l'alternance avant même l'âge de 16 ans, et pour le financement de 300.000 places supplémentaires auprès des entreprises.