Le Télégramme de Brest a eu accès au compte-rendu complet des aveux de Hubert Caouissin, le meurtrier présumé de la famille Troadec. Devant les enquêteurs, ce dernier a livré durant quatre heures un récit glaçant, qui lève le voile sur un faits divers qui a tenu toute la France en haleine.
L'interrogatoire a eu lieu le 5 mars, et le procès-verbal fait dix-sept pages. Le beau-frère de Pascal Troadec y explique comment il a tué le couple et ses deux enfants, le 17 février. Il y évoque aussi son mobile, l'héritage dont il aurait été privé sept ans plus tôt.
Ce soir là, à 23h30, Hubert Caoussin se rend chez les Troadec avec l'intention de trouver la preuve de l'existence du trésor volé, des lingots d'or. Il entre dans la maison par une porte laissée ouverte par Brigitte Troadec. Il se cache ensuite dans la buanderie. Mais il fait du bruit, ce qui alerte le couple, qui descend au rez-de-chaussée et se retrouve face à lui.
Pascal Troadec aurait alors menacé le coupable présumé de le «tuer», le faisant reculer vers le garage. Selon ce dernier, Pascal Troadec aurait alors pris un pied-de-biche. Au cours de l'empoignade qui s'en suit, le coupable présumé aurait réussi à lui prendre l'arme, et se serait mis à frapper le couple. Alertés par le bruit, les enfants seraient alors sortis de leur chambre, située au rez-de-chaussé, et c'est à ce moment là qu'Hubert Caoussin leur aurait asséné des coups mortels.
Deux jours pour nettoyer la maison
Seule Brigitte Troadec serait alors parvenue à s'enfuir pour se cacher dans la salle de bains. Mais elle finira elle aussi par mourir sous les coups. Couvert de sang, Hubert Caoussin quitte la maison au petit matin pour rentrer chez lui, dans le Finistère.
Il reviendra les deux nuits suivantes avec sa compagne, Lydie, qui fait le guet avec un talkie-walkie. Il nettoie la maison et emporte les corps. C'est dans une dépendance de la ferme isolée où vit le couple que Hubert Caoussin va ensuite démembrer les corps, pendant que Lydie et leur fille de 8 ans sont parties se promener.
Le meurtrier présumé raconte ensuite avoir brûlé une partie des corps dans le chauffage central à bois, ce qui déclenche l'alarme interne en raison de la chaleur excessive. Le reste des corps est dissméiné sur la propriété familiale, qui s'étend sur 27 hectares. Les enquêteurs mettront encore des mois à collecter les restes, et n'ont toujours pas retrouvé les têtes.
Hubert Casoussin a par ailleur affirmé avoir jeté l'arme du crime, le pied-de-biche, par-dessus le pont qui enjambe l'Elorn, dans la rade de Brest. Des recherches seront lancées à la fin du mois, suite à l'arrivée des grandes marées, pour tenter de la retrouver.