Afin de protester contre la fermeture annoncée d’une classe à la rentrée, des parents d’élèves de l'école primaire d'Assais-les-Jumeaux (Deux-Sèvres) ont décidé de la mettre en vente sur Internet.
Ils entendent, par ce biais, faire entendre leur colère, comme l’explique France Bleu Poitou. A l’origine de leur désarroi : la carte scolaire.
Car, si aujourd’hui l’école Graines d'espoir d'Assais-les-Jumeaux compte trois classes pour des élèves de la petite section de maternelle au CM2, les nouvelles conditions de répartition des élèves prévoient la fermeture d’une classe dès septembre prochain.
Deux-Sèvres : une salle de classe mise en vente sur Le Bon Coin https://t.co/WBM4KDziyj pic.twitter.com/9PDVDECPIm
— France Bleu (@francebleu) 3 avril 2017
Une incompréhension d’autant plus grande pour les parents qu’il ne manque que deux ou trois enfants pour sauver cette classe. Ils redoutent ainsi une éducation qui serait, selon eux, de plus mauvaise qualité. Car si la fermeture est confirmée, il ne restera que deux classes de quatre niveaux chacune.
Faire quelque-chose «qui sort de l'ordinaire» pour se faire entendre
De là a germé l’idée de rédiger une petite annonce, comme on le ferait pour la vente d’une maison ou d’un appartement. Le titre de celle-ci, teinté d’ironie, ne peut d’ailleurs pas être plus explicite : «[A céder] salle de classe cause liquidation par le rectorat».
Et dans la suite de l’annonce on peut lire : «Afin de vous laisser une salle tout confort, sans enfant, ils seront parqués dans des classes de 4 niveaux pour une éducation low cost !».
Sophie Rivalleau, représentante des parents d'élèves, a expliqué à France Bleu Poitou le sens de sa démarche : «Si on ne fait pas quelque chose qui sort de l'ordinaire, on n'en entend pas parler».
Une méthode pas inédite et qui a déjà payé
A noter que la méthode n'est pas inédite puisque en septembre dernier, des parents d'élèves de Plounérin (Côtes d’Armor) avaient eux aussi mis en vente - pour 100.000 euros - une salle de classe sur le célèbre site d'annonces.
Il s'agissait dans ce cas précis d'une réaction à la décision de l'Inspection académique de ne pas attribuer un demi-poste supplémentaire à l'école, où 100.000 € avaient été investis par la commune pour la création de la nouvelle classe.
Leur action avait fini par payer et un compromis avait été trouvé : les parents bretons avaient obtenu du rectorat la présence d’un enseignant trois après-midis par semaine.
Un épilogue heureux, que les parents d'élèves deux-sévriens espèrent donc bien voir se répéter à Assais-les-Jumeaux. En attendant, ils prévoient une mobilisation de l'école, le 8 avril prochain, à l'occasion d'une journée portes-ouvertes.