Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a rejeté ce lundi 3 avril la demande «irréalise» d'un plan d'aide de 2,5 milliards d'euros réclamé par les meneurs du mouvement social en Guyane.
«Il serait aisé de céder à la facilité et de promettre des mesures et des aides financières d'un montant irréaliste puis d'en laisser la charge et la responsabilité à un autre gouvernement. Ce n'est pas la conception que nous avons de la responsabilité dans la République», a-t-il souligné à l'issue d'une réunion avec douze membres du gouvernement.
Durcissement de la mobilisation
Cette déclaration survient alors que le le collectif «Pou La Gwiyann dékolé», qui regroupe l'ensemble des mouvements protestataires, a annoncé un durcissement de la mobilisation. Il a notamment demandé aux magasins de rester fermés lundi dans le cadre d'une «opération ville-morte», a expliqué une de ses communicantes, Florence Adjodha.
«On rentre dans un rapport de force avec l'Etat. La ministre des Outre-mer étant partie, il faut que l'Etat se rende compte que le peuple guyanais ne se démobilise pas», a-t-elle lancé. «Demain, tous les barrages seront fermés», avait affirmé dimanche Olivier Goudet, un cadre du mouvement, par ailleurs porte-parole du groupe des "500 frères contre le délinquance", en pointe dans les protestations.
Juste avant cela, il avait exigé 2,5 milliards d'euros «tout de suite» pour le développement du territoire, refusant un plan d'urgence proposé par le gouvernement de plus d'un milliard d'euros, notamment pour l’éducation, la sécurité, la santé ou la commande publique. La ministre des Outre-mer «fait comme si elle ne savait pas que nous avons 50 ans de retard, qu'on subit, que nous voyons de la misère dans notre pays. Nous allons lui montrer», s'était encore exclamé Olivier Goudet, qui s'était adressé depuis le perron de la préfecture de Guyane à une foule enthousiaste.