Pour la première fois, en 2018, le livre d'une écrivaine, Mme de Lafayette, fera partie du programme du baccalauréat littéraire.
«La Princesse de Montpensier», écrite par Mme de Lafayette en 1662, est inscrite au programme 2018 avec son adaptation cinématographique par Bertrand Tavernier, qui date de 2010. «Le professeur aura soin d'inscrire chacune des deux œuvres dans son contexte socioculturel et artistique spécifique, afin de favoriser leur dialogue mais aussi leur confrontation», souligne la note de service publiée dans le Bulletin officiel de l'éducation nationale jeudi dernier, relevée par le journal Le Parisien lundi.
Dans un communiqué publié dans la foulée, la ministre de l'Education «se réjouit» de l'arrivée d'une œuvre d'une auteure dans le programme de Terminale du bac L. Et souligne que le cas du bac L «n'est pas isolé» puisque «à l'agrégation de lettres, seules deux femmes ont figuré au programme de littérature du Moyen-Age depuis 1981», à savoir Marie de France en 1996 et, cette année, Christine de Pizan, précise Mme Vallaud-Belkacem.
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Françoise Cahen, professeure de français au lycée d'Alfortville (Val-de-Marne) avait lancé en mai 2016 une pétition demandant à la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem de «donner leur place aux femmes dans les programmes de la littérature de bac L». Soulignant que «jamais une auteure femme n'a été au programme de littérature en terminale L», la professeure précise qu'elle ne «demande pas la parité entre artistes hommes et femmes».
20.000 signatures pour la pétition
Mais «nous aimerions que les grandes écrivaines comme Marguerite Duras, Mme de Lafayette, Annie Ernaux, Marguerite Yourcenar, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir, George Sand, Louise Labé... soient aussi régulièrement un objet d'étude pour nos élèves».
«A un type de classe composé en majorité de filles et des profs de lettres qui sont majoritairement des femmes, quel message subliminal veut-on faire passer ?», interroge cette pétition, qui a recueilli près de 20.000 signatures. Dans son texte d'appel, la professeure de lettres rappelait que cette pétition n'était pas une première : une lycéenne de Bordeaux en Terminale L avait lancé une première pétition en 2014.