Le Conseil d'État a ordonné mercredi la poursuite des traitements de Marwa, bébé lourdement handicapé hospitalisé à Marseille, en estimant que cela ne relevait pas d'une «obstination déraisonnable», condition posée par la loi à un arrêt des soins.
La plus haute juridiction administrative, statuant en urgence, a estimé qu'il n'y avait «à ce stade pas de certitude sur (l') état de conscience et (l') évolution à venir» de l'enfant, et il a tenu compte également de «l'opposition déterminée des parents» à l'arrêt des soins de la petite fille de quinze mois, a dit sa porte-parole Suzanne von Coester.
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L'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille avait demandé au juge administratif de dernier recours de confirmer une décision de «mettre fin aux thérapeutiques actives» et à la «ventilation» de la petite fille. Cette décision avait été suspendue par le tribunal administratif de Marseille début février, à la demande des parents. Pour les médecins de la Timone à Marseille, où est hospitalisée l'enfant de quinze mois, poursuivre les soins constitue une «obstination déraisonnable».
Une «chance de vivre»
Les parents, eux, demande de laisser à leur fille une «chance de vivre». L'enfant avait été admise à l'hôpital de la Timone le 25 septembre 2016 pour un virus foudroyant. Marwa «est consciente mais atteinte d'un déficit moteur majeur» et «irréversible», avaient écrit les médecins dans un rapport au tribunal administratif. Ils avaient aussi confirmé «une atteinte neurologique sévère et définitive».
«On sait qu'elle va avoir un handicap lourd. Nous, on accepte son handicap, elle a le droit de vivre parce que quand je regarde dans ses yeux, elle nous montre qu'elle est là, elle s'accroche», a déclaré son père Mohamed Bouchenafa lors d'une marche organisée à Marseille, le 4 mars dernier.