Déjà condamné pour le meurtre de la policière Aurélie Fouquet, le braqueur Redoine Faïd comparaît, lundi 6 mars, aux assises du Nord de Douai pour sa spectaculaire évasion de la prison de Sequedin, dans la région lilloise.
Une prise d'otages arme au poing, l'explosion des portes de la prison, suivie d'une fuite dans la nature. Le braqueur Rédoine Faïd passera, dès lundi, devant les assises du Nord à Douai pour être jugé pour évasion spectaculaire, le 13 avril 2013. Jusqu'au 29 mai 2013, jour de son arrestation dans un hôtel de Seine-et-Marne, il aura été l'homme le plus recherché de France.
De quoi alimenter la légende du caïd : pro des braquages de fourgons, auteur d'une autobiographie... renvoyé devant plusieurs tribunaux et condamné à dix-huit ans de réclusion en avril 2016 dans l'affaire du meurtre de la policière Aurélie Fouquet lors de l'attaque armée d'un fourgon blindé, le 20 mai 2010 à Villiers-sur-Marne (Val-de-Marne).
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Récit d'une évasion express
L'évasion en elle-même a duré moins d'une demi-heure. Tout commence au parloir. Dans le panier à linge que tout détenu a droit de transporter, sont cachés l'arme, les explosifs et les outils nécessaires à l'exécution du plan. Le braqueur dégaine le pistolet, tire une balle dans le mur, tout près de la responsable du parloir, pour marquer les esprits et faciliter la prise de quatre otages parmi le personnel pénitentiaire.
Il fait ensuite exploser chacune des cinq portes le séparant de la liberté. Enfin parvenu sur la pelouse qui encadre la prison, le truand s'enfuit à bord d'une voiture conduite par un homme à l'identité non établie, emportant sur une courte distance l'un des otages. Il «affirme avoir trouvé un sac comprenant tous les éléments dont il s'est servi pour son évasion», relate son avocat. L'évadé avait été retrouvé grâce au portable laissé allumé par un indic de la police.
Vifs débats sur l'état des prisons en France
Suite à son évasion, de vifs débats ont été déclenchés sur l'état des prisons françaises. Pourtant construite en 2005, la prison de Sequedin avait été jugée «pas sécurisée» selon les syndicats pénitentiers. Interrogé à l'époque par l'Express, le représentant du syndicat Ufap-Unsa de l'administration pénitentiaire, Etienne Dobremetz, avait reconnu qu'il n'y avait «pas beaucoup d'établissements adaptés» en France pour accueillir des «détenus dangereux».
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Depuis 2009, la prison nordiste accueille le braqueur Antonio Ferrara. Ce dernier s'était également évadé de la prison de Fresnes (Val-de-Marne), le 12 mars 2003, avant d'être rattrapé le 10 juillet 2003 au Peanut's Café, un bar en face de l'AccorHotel Arena à Paris.