Théo, le jeune homme de 22 ans gravement blessé lors de son interpellation à Aulnay-sous-Bois par quatre policiers, a été entendu vendredi à Bobigny par le juge d'instruction chargé de l'enquête, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de BFMTV.
Le 5 février, trois jours après cette arrestation violente survenue en plein coeur de la cité des 3.000, un fonctionnaire avait été mis en examen pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires.
A lire aussi : Les déclarations polémiques d'Yves Rénier sur l'affaire Théo et la police
Dans un enregistrement audio diffusé par son avocat, Théo avait affirmé que le policier lui avait «enfoncé la matraque dans les fesses, volontairement». Il avait également évoqué des «coups», des crachats et des «insultes» («négro», «bamboula», «salope»).
Le policier plaide un geste «involontaire». Lors de l'interpellation, le jeune homme «se débat dans tous les sens» et un des coups qui part en direction de sa cuisse va le «blesser gravement», avait expliqué à l'AFP son avocat, Me Frédéric Gabet.
Soixante jours d'ITT
Dans son rapport d'enquête, dressé à l'issue des 48 heures de garde à vue des fonctionnaires, l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait retenu «le caractère non intentionnel» du coup de matraque à l'origine des blessures du jeune homme au niveau du rectum.
Le parquet de Bobigny s'était notamment basé sur ce rapport pour ouvrir une information judiciaire pour «violences». Mais, in fine, la juge d'instruction a décidé de mettre un examen l'un des quatre fonctionnaires pour viol, et les trois autres, âgés de 24, 28 et 35 ans, pour violences.
Hospitalisé pendant deux semaines, le jeune homme s'était vu prescrire soixante jours d'incapacité totale de travail (ITT). Un médecin avait notamment diagnostiqué "une plaie longitudinale du canal anal" de dix centimètres et une "section du muscle sphinctérien".
L'«affaire Théo» avait entraîné plusieurs nuits d'échauffourées en banlieue parisienne. Un mois après, les accès à plusieurs lycées à Paris et en région parisienne continuent à être bloqués par des jeunes qui protestent contre «les violences policières».