Cédric Herrou, un agriculteur de 37 ans des Alpes-Maritimes, comparaît ce mercredi devant le tribunal de Nice pour avoir véhiculé et hébergé des réfugiés clandestins près de la frontière franco-italienne.
Il a installé sans autorisation une cinquantaine d'Erythréens dans un centre de vacances SNCF désaffecté à Saint-Dalmas-de-Tende. Les élus locaux LR avaient dénoncé cette occupation. Les forces de l'ordre étaient intervenus pour les déloger.
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«Ce que je fais n'est pas un sacrifice, c'est un honneur», a-t-il revendiqué avant le début de son procès. Le parquet, quant à lui, estime qu'il n'a pas agi à titre humanitaire, mais par militantisme. Il encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.
Dans la vallée de la Roya, ils sont plusieurs habitants à aider les réfugiés, venus du Soudan, d'Erythrée ou du Nigeria. «On voit des gens blessés, fragilisés, dans un état psychologique complètement désastreux. Et ils sont bloqués», explique Cédric Herrou à France info.
En août 2015, l'agriculteur avait déjà eu des ennuis avec la justice, lorsqu'il avait transporté huit Erythréens. Mais le parquet de Nice avait classé l'affaire sans suite. Le procès ne l'a en tout cas pas apeuré. «J'étais bien conscient que cela pouvait se terminer ainsi», a-t-il confié.
Mais l'envie d'aider est plus forte. Il affirme qu'en cas de condamnation, il n'arrêtera pas. «Je ne suis pas un braqueur de banque ou quelqu'un qui fait mal à d'autres gens, juste un citoyen qui se mêle de politique.»