Un geste financier immédiat de l'Américain Uber pour "apaiser les tensions" : c'est ce qu'attendent les chauffeurs de VTC qui reprennent mardi les discussions sous l'égide du gouvernement pour tenter de trouver une solution à leur conflit avec les plateformes internet, accusées d'"esclavagisme moderne".
Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, a demandé à Uber de "geler temporairement l'augmentation de sa commission, récemment passée de 20 à 25%", le temps de mener des négociations sous l'égide d'un médiateur nommé par le gouvernement.
"Sans rejeter cette mesure temporaire", la plateforme américaine, pionnière et très majoritaire sur le marché, a demandé un délai supplémentaire après deux séances de négociations lundi au secrétariat d'Etat aux Transports, auxquelles participait aussi Le Cab.
Les représentants d'Uber devaient faire connaître la position du groupe à la reprise des discussions à 14H00, selon le secrétariat d'Etat.
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D'autres plateformes - Allocab, Chauffeur-privé, Marcel et Snapcar - réunies au sein de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR) n'ont pas assisté aux discussions pour ne "pas interférer dans les discussions qui opposent Uber (aux) chauffeurs", selon Yves Weisselberger, président de la FFTPR.
Les syndicats et associations de chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur) dénoncent des conditions de travail "indignes" avec un prix minimum de la course descendu à six euros (contre huit initialement, ndlr). Ils ont entamé la semaine dernière un mouvement social, émaillé de violences, et menacé d'appeler à une nouvelle mobilisation si la réponse donnée mardi par le siège californien d'Uber ne les satisfaisait pas.
Et ce, dès "mercredi matin", a prévenu Sayah Baaroun (Unsa-VTC), à l'instar de Fabien Tosolini (CFDT-Transports) tandis que Helmi Mamlouk (Capa-VTC) a accusé Uber France de "botter en touche", en prétendant attendre l'accord du siège à San Francisco.