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Elle se faisait passer pour une victime du 13 novembre, un an ferme

Aux enquêteurs, elle avait assuré avoir été présente au bar Le Carillon, s’était dit «gravement blessée à un bras» présentait des certificats médicaux montrant qu'elle devait subir une greffe de peau.[BERTRAND GUAY / AFP]

Pour escroquer plusieurs organismes, une jeune femme des Yvelines avait tenté de se faire passer pour une victime des attentats du 13 novembre. Elle comparaissait lundi pour «faux» et «tentative d'escroquerie». Le tribunal correctionnel de Versailles l'a condamnée à un an de prison ferme.

Le ministère public s'était montré encore plus sévère, demandant 30 mois d'emprisonnement car la considérant en état de récidive légale. «C'est très grave ce que j'ai fait», a reconnu, des sanglots dans la voix, la prévenue en admettant faire des «bêtises» depuis ses 17 ans. «Mais c'est un problème d'argent. Je suis suivie par un psy», a-t-elle argué. «Je présente mes excuses aux policiers, aux juges, aux avocats, aux parties civiles, aux victimes», a aussi lancé Laura Ouandjli à la barre.

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Cela n'aura pas suffit au regard de la gravité des faits qui lui sont reprochés. La jeune femme âgée de 24 ans s'était présentée le 22 décembre 2015 au commissariat des Mureaux (Yvelines) pour porter plainte, prétendant faire partie des victimes d'une des attaques qui avaient frappé la capitale.

Elle disait devoir subir une greffe de peau

Aux enquêteurs, elle avait assuré avoir été présente au bar Le Carillon, s’était dit «gravement blessée à un bras» et portait d'ailleurs un bras en écharpe, présentait des certificats médicaux montrant qu'elle devait subir une greffe de peau, produisait une photo de son bras prétendument blessé et ajoutait qu'elle avait perdu ce soir-là téléphone, carte bleue et autres effets personnels.

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Sauf que devant les mêmes enquêteurs, la jeune femme a également prétendu «avoir été soufflée par une explosion», alors que la terrasse du Carillon a été attaquée au fusil d'assaut. Ce qui a mis la puce à l’oreille des enquêteurs de la PJ versaillaise qui a transmis cette audition à la Sous-direction antiterroriste de la police judiciaire (SDAT).

De nombreuses incohérences

Celle-ci n’a pas tardé à souligner de nombreuses «incohérences» dans le récit de la jeune femme, ainsi que dans les pièces produites. Le médecin prétendument à l'origine de son certificat médical ne l'a en réalité jamais reçue. Le nom de la jeune femme ne figure sur aucune liste de victimes admises à l'hôpital le soir du drame. Et enfin la photo de bras blessé est retrouvée sur internet, mais il ne s'agit pas du sien.

Grâce à de fausses déclarations, elle avait tenté de duper le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI) et d’autres organismes. Placée en garde à vue en février, la jeune femme avait reconnu les faits.

 

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