Un homme arrêté mardi dans l'enquête sur l'attentat avorté contre une église de Villejuif (Val-de-Marne) en 2015 a été mis en examen ce vendred 18 novembre par les juges antiterroristes, puis placé sous contrôle judiciaire et remis en liberté, a déclaré le parquet de Paris.
Le parquet va faire appel pour obtenir son placement en détention provisoire. Cet homme de 29 ans, mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, est soupçonné d'avoir joué un rôle dans la fourniture de matériel à l'auteur présumé de cet attentat avorté, l'étudiant algérien Sid Ahmed Ghlam. Ce dernier avait été arrêté le 19 avril 2015, après avoir lui-même appelé les secours, blessé par balle. Trois autres hommes ont été arrêtés mardi, mais ont été relâchés à l'issue de leur garde à vue.
A lire aussi : Il y a un an, les attentats du 13 novembre : une mémoire indélébile
Le suspect mis en examen vendredi est notamment mis en cause car son ADN a été identifié sur un gilet tactique découvert dans la chambre de Sid Ahmed Ghlam. Quatre autres hommes sont déjà mis en examen dans cette affaire, dont trois en détention provisoire, eux aussi soupçonnés d'avoir participé à la fourniture de matériel ou d'armement à Ghlam. L'attentat avait échoué mais Aurélie Châtelain, professeur de fitness, avait été retrouvée morte dans sa voiture, tuée par balle. Sid Ahmed Ghlam a été mis en examen pour assassinat et tentatives d'assassinats terroristes.
Soupçonné de fomenter des attentats
Les enquêteurs pensent qu'il a été missionné pour commettre cet attentat lors de deux voyages en Turquie, en octobre 2014 et février 2015, par des hommes dénommés Abou Moutana, Abou Omar et Amirouche, membres de Daesh, selon des sources proches de l'enquête. Abou Omar est le nom de combattant d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des coordinateurs des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts). Derrière Abou Moutana, les enquêteurs pensent que se cache Abdelnasser Benyoucef, un Algérien de 43 ans passé par les camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan et proche du Groupe islamiste des combattants marocains (GICM).
Ce groupe salafiste lié à Al-Qaïda est soupçonné d'avoir commandité les attentats de Casablanca au Maroc (45 morts le 16 mai 2003) et d'être impliqué dans ceux de Madrid (191 morts le 11 mars 2004). Alors en fuite en Algérie, Benyoucef avait été condamné en France en 2010 à douze ans de réclusion criminelle pour le vol dans des agences bancaires d'un million d'euros, destinés au financement du terrorisme. Enfin, Amirouche pourrait être un autre Algérien de 44 ans, Samir Nouad, proche de Benyoucef et également connu des services de renseignement.