12.800 manifestants selon la préfecture, plus de 40.000 selon les organisateurs. Plusieurs milliers d'opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) étaient rassemblés samedi matin sur la "Zad", pour démontrer que leur détermination restait intacte, en dépit de l'autorisation des travaux et des rumeurs d'évacuation de plus en fortes.
Fin février, une précédente manifestation avait réuni entre 15.000 et 50.000 opposants sur la "Zad" zone d'aménagement différé de 1.650 hectares, rebaptisée par ses opposants "zone à défendre". En écho à la lutte du Larzac, les manifestants ont été invités à se munir chacun d'un bâton et à le planter dans la terre de Notre-Dame-des-Landes pour venir le rechercher en cas de tentative d'expulsion de la Zad.
Peu après 10H00, trois cortèges se sont ébranlés à travers le bocage nantais, dans une ambiance bon enfant, à partir du nord, de l'ouest et du sud de la Zad, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Nantes. Grosses chaussures aux pieds et sac au dos, tous les marcheurs étaient munis de bâtons. Beaucoup portaient un autocollant en forme de coeur disant "Défendre la Zad, c'est vital".
Parmi les pancartes brandies par les uns et les autres, on peut lire "Ni travaux, ni expulsions" ou "Touche pas à mon campagnol". Sur la route, des manifestants chantent "Des bâtons, pas des avions!" ou scandent "Nous sommes là, nous serons là", tout en frappant le sol de leurs bâtons, interrompus de temps à autre par la rumeur d'un hélicoptère de la gendarmerie qui survole la Zad.
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Cette nouvelle mobilisation, qui se poursuivra dimanche sous d'autres formes, vise à "mettre des bâtons dans les roues du projet". Les opposants, qui mènent depuis quinze ans une intense occupation du terrain parallèlement à une toute aussi frénétique bataille juridique, en avait fixé la date dès juillet, peu après la victoire du "oui" au référendum local sur le projet de transfert et la confirmation par l'exécutif qu'il serait réalisé.
Selon les opposants, on n'a jamais été aussi proche d'une décision d'évacuer la Zad de ses quelque 300 occupants, Manuel Valls ayant promis le lancement des travaux du nouvel aéroport nantais à l'automne. En suspens depuis l'automne 2012 et la dernière tentative d'expulsion des occupants de la Zad, les travaux peuvent officiellement démarrer depuis la publication le 14 septembre des derniers arrêtés préfectoraux. Déclarée d'utilité publique en 2008, la nouvelle infrastructure aurait dû initialement être inaugurée en 2017.