Lancé cette semaines, le site internet «Girls of paradise» semble au premier abord être un «classique» site proposant des services d'escort girls. Il s'agit en réalité d'une campagne initié par le Mouvement du Nid, qui lutte contre la prostitution, pour sensibiliser les clients.
Jeunes femmes en lingerie, descriptifs, le site est similaire en tous points aux autres sites d'escorts girls. Mais lorsque l'on engage la conversation avec, par exemple, Vicky, l'une des jeunes femmes proposant ses services, le ton change rapidement. Elle propose dans un premier temps d'envoyer des photos d'elle, mais apparaît dès la deuxième image avec le visage tuméfié.
Puis le message suivant apparaît, glaçant : «Vicky, le corps dénudé, battue à mort, a été retrouvée sous un pont près d’une aire de repos de la nationale 113». Puis suivent ces questions adressées directement au client : «Quand on est client de la prostitution, on est complice des violences subies par les prostituées. Si on ne fait rien, encore combien de victimes massacrées ?»
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3.000 appels téléphoniques de clients de prostituées
Quelques heures après le lancement du site, celui-ci avait déja reçu 3.000 appels téléphoniques, ce qui laisse entrevoir la popularité des sites proposants les services de prostituées, malgré les sanctions que risquent théoriquement les clients. Au bout du fil, c'est un bénévole du Mouvement du Nid qui engage la conversation avec le client ainsi floué, révélant là encore la véritable histoire - sordide - de la jeune femme sélectionnée. Comme le précise l'association, toutes les histoires racontées sont réelles.
«Pour conclure la transaction dont elle a désespérément besoin, la personne prostituée donne toutes les apparences du consentement. Dans ces sites en ligne ou dans les établissements de type boîte de nuit, bars montants… les proxénètes créent le décorum idéal pour que les hommes 'consomment' sans être dérangés par la volonté des femmes et des raisons pour lesquels elles se trouvent dans cette situation…», explique l'association sur son site. Nous faisons tout pour faire connaître la réalité de la prostitution, mais nos moyens sont mille fois inférieurs à ceux de l’industrie du sexe».