Il souhaite vraisemblablement rentrer dans le rang et faire fi du passé. Connu pour ses prêches radicaux, Rachid Abou Houdeyfa, imam de la mosquée Sunna de Brest, s’est inscrit au diplôme universitaire (DU) Religions, droit et vie sociale, dans une faculté de droit et de sciences politiques, révèle Libération.
Cette formation, qu’il a débutée au début du mois de septembre, avait été imaginée par le ministère de l’Intérieur et de l’Eduction nationale suite aux attentats de Charlie Hebdo.
«Le but du droit, notamment à travers le principe de laïcité, est d’assurer un vivre ensemble dans le respect de la liberté de conscience et du libre exercice des cultes. Cette formation a donc pour objectifs de présenter cette situation de pluralité de religion et surtout de faire connaître les règles permettant d’assurer ce vivre ensemble», indique l’université bretonne dispensant ses cours.
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Menacé de mort par Daesh
Celui qui il y a deux ans encore, expliquait aux enfants de son école coranique brestoise qu’écouter de la musique les transformeraient «en signe ou en porc», aurait, ou du moins serait sur le point, de prendre définitivement ses distances avec le salafisme. Plutôt une bonne nouvelle pour les autorités françaises qui tâtonnent encore quant aux moyens à mettre en place pour procéder efficacement à la déradicalisation des salafistes présents sur son territoire.
Désormais, Rachid Abou Houdeyfa «reconnaît qu’il y a quatre courants juridiques en islam», selon un chercheur fréquentant l’imam controversé. Il professerait aujourd’hui l'un d'entre eux, le malékisme. Une preuve d'ouverture. Père de famille, Abou Houdeyfa fait l’objet d’une fatwa émise en août par Daesh. L’organisation terroriste reproche notamment à l’imam d’avoir appelé à «participer à la démocratie en allant voter». Suffisant pour Daesh pour le condamner à mort pour apostasie.