Les investigations sur la voiture pleine de bonbonnes de gaz retrouvée le weekend dernier près de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris ont permis d'arrêter quatre femmes qui voulaient commettre un attentat. Parmi elles, Inès M., 19 ans, suspectée d'être la meneuse du groupe.
Elle va à l'encontre de l'image que l'on pourrait se faire du jihadiste «classique». À peine sortie de l'adolescence, Inès M. est une jeune femme au visage rond, les yeux un peu tombants et au regard dans le vague à en juger par la photo de sa fiche d’information diffusée jeudi par la section antiterroriste de la Police judiciaire.
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Yeux marrons, cheveux mi-longs et châtains, mesurant 1,59 mètre et un peu «enrobée», - toujours selon cette fiche - Inès M. passerait ainsi pour une jeune femme assez banale. Jeudi, lors de son interpellation à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), elle n'a pas hésité pourtant à poignarder un policier avant d'être atteinte à la jambe et à la cuisse par des tirs.
Bonbonnes de gaz à Paris : Inès Madani connue des enquêteurs belges https://t.co/OQVC0NM20q
— malbec stephane (@malbecstephane1) 9 septembre 2016
Les forces de l'ordre ont retrouvé plus tard dans son sac un serment d'alégeance à Daesh écrit de sa propre main. Elle répond à l'appel d'Al-Adnani, parfois qualifié de «ministre des attentats de Daesh» et justifie ses projets d'attentats : «Je vous attaque dans vos terres afin de vous terroriser» (sic), écrit-elle.
Un père connu pour son prosélytisme
Présentée comme la principale suspecte dans le projet d'attentat déjoué, après la découverte dimanche près de Notre-Dame de Paris d’une Peugeot 607 contenant plusieurs bouteilles de gaz. Inès M. serait la fille du propriétaire de la voiture, qui avait d’ailleurs signalé la disparition de son véhicule deux jours avant sa découverte.
Elevée par ce dernier, connu pour des faits de prosélytisme ancien, précise Le Parisien, et par une mère aide-soignante, la jeune femme était fichée S pour avoir voulu partir en Syrie. Née en 1997, elle a grandi à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) dans une fratrie de cinq filles. Elle quitte l'école sans diplôme et passe ses journées sur Internet jusqu'à se radicaliser.
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Avant son interpellation jeudi, son nom était déjà mentionné «dans un dossier du parquet fédéral belge» a affirmé vendredi soir la télévision belge RTBF qui précise qu'Inès M. entretenait des contacts avec des Belges radicalisés de la région de Charleroi.
Deux autres femmes arrêtées
Deux autres femmes, Amel S. et Sarah H., âgées de 39 et 23 ans ont également été arrêtées en même temps qu’Inès M., jeudi soir. Toutes trois ont été présentées comme «radicalisées, fanatisées», par Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, jeudi soir.
Vendredi soir, à l'issue d'une conférence de presse, François Molins, le procureur de la République de Paris, a pour sa part précisé que l'attentat déjoué de ce commando de femmes avait été piloté depuis la Syrie. Des connexions ont été établies entre les membres de ce commando et les précédentes attaques jihadistes de Magnanville (Yvelines), le 13 juin, et Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), le 26 juillet, a également précisé le procureur.