La suspension par le Conseil d'Etat de l'arrêté anti-burkini de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) n’a pas découragé plusieurs maires de maintenir l’interdiction de tenues «ne respectant pas la laïcité» sur les plages publiques de leurs communes.
En effet, si Lionnel Luca, député-maire LR de Villeneuve-Loubet, a annoncé qu'il se conformerait à la décision de la juridiction administrative suprême, de nombreux maires ont fait savoir que leurs arrêtés demeuraient en vigueur.
A lire aussi : Burkini : le maire de Londres Sadiq Khan critique l'interdiction
A Nice, la mairie a expliqué que les femmes portant un burkini «continueront d'être verbalisées», tant que son arrêté n'était pas invalidé. De la même façon, le maire FN de Fréjus, David Rachline, soutient que son arrêté reste «valable», jusqu'au 12 septembre, n'étant sous le coup d'«aucune procédure».
Le député-maire LR du Touquet, Daniel Fasquelle, juge également que son arrêté «continuera de s'appliquer». Idem pour le maire LR de Menton. Le maire de Sisco (Corse) Pierre Vivoni, a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de retirer l'arrêté, jugeant que «le Conseil d'Etat ne me demande pas personnellement de le faire, donc je ne souhaite pas le retirer».
«Tous ces arrêtés, s'ils sont maintenus, vont être attaqués»
Une prise de position symbolique puisque ceux-ci ont une durée d'application limitée à fin août, mi-septembre, selon les cas, et que les verbalisations ont été rares.
«Tous ces arrêtés, s'ils sont maintenus, vont être attaqués», a averti samedi Me Patrice Spinosi, avocat de la Ligue des droits de l'Homme qui avait saisi le Conseil d'Etat. Le maire d'Eze, une petite commune des Alpes-Maritimes, a décidé pour sa part d'annuler l'arrêté «par respect du Conseil d'Etat». Quand au maire DVD de Cagnano (Haute-Corse) il va également retirer son arrêté.