Franck, le père d'Abdel Malik Petitjean, s'est confié sur le parcours de son fils. Cet homme de 46 ans, pour qui la surprise a été totale lorsqu'il a appris que son fils était l'un des assaillants de l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray, se dit «brisé».
Franck n'est pas le père naturel d'Abdel Malik, comme il l'a expliqué à Sud Ouest. Il l'a reconnu et adopté devant l'état-civil alors que celui-ci «n'avait que 5 ou 6 mois», en 1997. Divorcé de la mère d'Abdel Malik en 2011, il est depuis installé à Bordeaux et a cessé de s'occuper de l'éducation de son fils qu'il dit n'avoir plus vu depuis «un peu plus de trois ans».
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«Cela m'a brisé, cela fait deux jours que je ne dors plus. Malik était adorable. Crédule. Daesh lui a monté la tête, retourné le cerveau. Je l'ai eu au téléphone au début du mois de juillet, il était avec son cousin à Nancy. Il m'a dit qu'il voulait venir en vacances à Bordeaux au mois d'août», explique le père de famille qui décrit Abdel Malik comme «quelqu'un de gentil (...) poli et serviable» qui voulait «travailler comme commercial».
«Il traînait avec des barbus»
Il s'explique quant à la radicalisation de son fils. « Il y a trois mois et demi environ, mon ex-femme m'a appelé en me disant qu'elle était convoquée par l'imam d'Aix-les-Bains avec Malik. Elle m'a expliqué qu'il traînait avec des barbus. Quand j'ai voulu mettre mon fils en garde, il m'a répondu que j'étais raciste. En trois mois, ils l'ont endormi et lui ont retourné le cerveau. Dans la famille et dans son entourage personne n'a rien vu».
L'homme se dit très inquiet pour la fille née de sa relation avec la mère d'Abdel Malik. «Je n'ai aucune nouvelle. J'ai peur qu'elle se venge car elle était très proche de son frère». La jeune femme a été interpellée mercredi 27 juillet en compagnie de son ami. Ils ont tous les deux été remis en liberté.