Le rectorat de Bordeaux a supprimé jeudi de son site internet un exercice destiné aux élèves de 3e, leur proposant d'écrire un discours pour Goebbels, le ministre de la propagande du régime nazi.
En ligne depuis 2014, cet exercice était proposé, parmi d'autres, sur une page proposant des ressources destinées aux professeurs d'Histoire-Géographie de l'académie. Sous l'intitulé «tâches complexes», ces outils pédagogiques visent à permettre aux élèves d'assimiler certains évènements historiques au programme en les mettant en situation.
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Se mettre dans la peau d'un employé du Reich
L'exercice supprimé plaçait les élèves dans le contexte de la bataille de Stalingrad en 1942, qui a opposé les Nazis aux Soviétiques. Il leur proposait de se mettre dans la peau d'un «employé du Reich» chargé par le ministre de la propagande nazi, Joseph Goebbels, d'écrire «un discours en insistant sur les enjeux idéologiques et territoriaux de cette bataille pour l'Allemagne nationale-socialiste». Les élèves pouvaient aussi choisir d'incarner un envoyé spécial de l'armée rouge soviétique chargé d'écrire un rapport sur la bataille.
Ce sont des professeurs de l'académie qui s'étaient émus mercredi du contenu de l'exercice sur les réseaux sociaux, la polémique prenant alors rapidement de l'ampleur.
@LaziestDudeEver Bah au moins ça serait une critique, là on demande à l'élève de produire un discours antisémite !
— Romain Vincent (@RomainHG) 21 juillet 2016
L'inspecteur d'académie Michel Roques, inspecteur pédagogique régional en histoire-géographie, a admis que «la formulation de la deuxième partie de l'exercice (celle concernant «l'employé nazi», donc) était maladroite». «Se mettre dans la peau d'un fonctionnaire nazi, c'est là qu'est la maladresse», a-t-elle ajouté. Mais «ce type de travail n'est jamais fait sans accompagnement, c'est pour cela qu'il a pu ne pas paraître particulièrement choquant à la personne qui l'a validé». Cette dernière serait par ailleurs, «au-dessus de tout soupçon».