La lutte antiterroriste en passe de s'américaniser ? Créer un «Guantanamo à la française», c'est ce qu'a prôné jeudi le député LR Georges Fenech pour gérer le «raz-de-marée de retours de jihadistes» du théâtre irako-syrien.
«Un Guantanamo à la française serait la solution la plus simple. Un établissement dédié à des individus radicalisés serait effectivement une solution», a ainsi déclaré le président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, dans un entretien à Valeurs Actuelles.
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Et pour héberger un tel camp, le député pense au centre pénitentiaire basé sur l'île de Ré. «C'est cinq ans, la construction d'une prison. Soit on essaye d'aménager un centre pénitentiaire qui existe déjà... On a par exemple un centre pénitentiaire, qui a besoin d'être rénové, à Saint-Martin-de-Ré. On pourrait très bien imaginer aménager un centre pénitentiaire» à cet emplacement, a-t-il indiqué mercredi sur BFM TV.
«Rien n'a été anticipé sur ces retours»
«Ce qui m'inquiète beaucoup, c'est le défaut d'anticipation par le gouvernement de ce qui risque de se passer, a expliqué l'édile du Rhône. Nous allons assister à un véritable raz-de-marée de retours de jihadistes sur notre territoire, car Daesh perd beaucoup de terrain, l'organisation va tomber, c'est une question de mois. Rien n'a été anticipé sur ces retours.»
Selon les chiffres donnés par Manuel Valls mardi à l'Assemblée, 2.147 ressortissants français ou étrangers résidant en France, sont connus pour leur implication dans les filières syro-irakiennes. Plus de 1.000 ont séjourné dans la zone, 680 adultes y sont toujours présents et 187 y sont décédés. En outre, 179 individus sont en transit dans un pays tiers pour rejoindre la zone ou en revenir, et 203 sont revenus sur le territoire français.
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Pour Georges Fenech, «le gouvernement n'a plus le temps et n'est plus en capacité politique de réformer quoi que ce soit. On va perdre les huit mois à venir», a-t-il estimé, jugeant le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve «usé».
Manuel Valls dit non
Lors du débat parlementaire sur la prorogation de l'état d'urgence, mardi, le Premier ministre s'est montré fermement opposé à une telle initiative. «La France dont je dirige le gouvernement ne sera pas celle où seront instaurés des centres où l'on enferme de manière indéterminée, pour un temps indéterminé, des individus que l'on suspecte», a-t-il martelé.
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Créée par les Etats-Unis sur leur base navale de Cuba, dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, la prison de Guantanamo a été conçue pour enfermer - sans procès et souvent même sans mise en examen - des «combattants ennemis», selon les termes du gouvernement américain. Si Barack Obama a promis de la fermer depuis son élection à la présidence américaine fin 2008, il se heurte à l'opposition du parti républicain.