Elle tire la sonnette d'alarme. Dans un courrier daté du 20 juin et adressé à sa hiérarchie, Nadine Piquet, la directrice de la prison de Fleury-Mérogis (Essonne) dénonce la surpopulation au sein de l'établissement pénitentiaire. Une situation qualifiée d'intenable pour les détenus comme pour les personnels.
«Les quartiers arrivants sont saturés et il devient très difficile d'affecter les personnes détenues en tenant compte des profils, vulnérables, récidivistes, etc», souligne Nadine Piquet dans sa missive dont BFMTV a pu se procurer une copie. «Le bâtiment D4 qui accueille les mineurs sert de variable d'ajustement et permet de "désencombrer" les autres bâtiments dont les effectifs dépassent les 900 détenus», écrit-elle.
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Le nombre de détenus explose actuellement à la prison de Fleury-Mérogis qui compte 4.532 pensionnaires alors qu'elle est censée en accueillir 3.036 normalement. Parmi eux, 109 personnes sont incarcérées pour des faits de terrorisme, dont Salah Abdeslam, seul survivant des commandos responsables des attaques terroristes du 13 novembre à Paris et Saint-Denis.
Des rapports tendus entre surveillants et détenus
Une situation qui tend à devenir ingérable pour le personnel. En effet, ces conditions influent de manière négative sur les relations entre les surveillants et les détenus, trop nombreux dans les cellules et donc contraints d'installer des matelas à même le sol. «Des individus se retrouvent au sol. L'agent qui leur ouvre la porte va immédiatement devoir faire face à de la tension», explique un agent de la maison d'arrêt interrogé par BFMTV.
La lettre, destinée au préfet de l'Essonne et au directeur interrégional des services pénitentiaires de Paris, n'a pour le moment pas entraîné de changements dans la prison.