Plusieurs témoignages recueillis relancent la thèse de l'assassinat de Robert Boulin.
Le mystère autour de la mort de l'ancien ministre du Travail semble s'éclaircir. Rouvert depuis septembre 2015, le dossier a permis de recueillir plusieurs témoignages dans cette affaire, selon les informations révélées par France Inter et 20 Minutes. Le 30 octobre 1979, le corps de Robert Boulin était retrouvé dans un étang de la forêt de Rambouillet (Yvelines).
La justice avait conclu, en 1991, à un suicide. Selon la thèse officielle, empêtré dans un scandale immobilier, le ministre aurait absorbé des barbituriques avant de se jeter à l'eau. Les enquêteurs se seraient fondés sur des lettres que Robert Boulin aurait envoyé à ses proches, en faisant part de son intention de mettre fin à ses jours.
A lire aussi : L'affaire Boulin relancée 35 ans après
Seulement, la famille du défunt a toujours contesté cette version officielle. En effet, selon elle, Robert Boulin aurait été pressenti à l'époque pour être nommé Premier ministre. Ses proches affirment qu'il aurait été tué car il menaçait de révéler des informations compromettantes.
Un argumentaire qui semble aujourd'hui se confirmer. Car, dans le bureau de la juge, se sont succédés depuis septembre dernier un grand nombre de témoins qui ne croient pas à la thèse du suicide, révèle France Inter.
Un médecin réanimateur, de garde le 30 octobre 1979, affirme être arrivé avec les pompiers à la forêt de Rambouillet. «Tout de suite, ce qui nous a sauté à l'idée, c'est qu'il était dans l'eau, mais pas dans la position d'un noyé. On avait l'impression qu'il avait été placé mort dans l'eau (...) il avait des ecchymoses sur le visage», explique-t-il à la juge en charge du dossier. Ce qu'il précise ensuite est encore plus troublant : «Nous avons été mis à l'écart tout de suite. Visiblement, nous étions pas les bienvenus».
A lire aussi : Les huit zones d'ombres de l'affaire Boulin
Un autre témoin auditionné affirme ne pas avoir vu le corps du ministre, mais il est probablement l'un des derniers à l'avoir vu en vie. Il explique ainsi que le 29 octobre 1979, il rentrait chez lui lorsqu'il «s'est retrouvé face à face avec une Peugeot 305», dans une rue de Montfort l'Amaury. A l'intérieur, il affirme avoir reconnu Robert Boulin, accompagné de deux hommes. Plusieurs autres témoins devraient également être auditionnés dans les prochains mois.