Les élus de la France entière veulent alerter les autorités sur la difficile situation budgétaire à laquelle leurs collectivités sont confrontées.
Une nuée d’écharpes tricolores. Plus de 10 000 personnes sont attendues dès ce mardi, à Paris, à l’occasion du 99e congrès des maires de France. Initialement prévu en novembre dernier, puis écourté à cause des attentats, le rendez-vous est très attendu.
Car depuis plusieurs mois, ces édiles venus de tous bords politiques n’ont eu de cesse de dénoncer leur manque de moyens. Ils attendent un geste de la part de François Hollande, qui viendra clôturer la réunion jeudi.
Des communes démunies
Durant trois jours, les débats devraient essentiellement tourner autour du budget des collectivités. Les maires sont inquiets, car, rigueur oblige, l’Etat réduit les dotations. Après une première baisse en 2014, le gouvernement a mis en oeuvre une nouvelle diminution des budgets alloués aux communes, de onze milliards d’euros de 2015 à 2017.
Et cette politique économique n’est pas sans répercussions sur la vie quotidienne des citoyens. Afin de rééquilibrer leur budget, les maires disent être par exemple de plus en plus contraints d’augmenter la pression fiscale sur les contribuables. De même, dans certaines villes, les édiles coupent dans leurs dépenses, privant ainsi les habitants d’un grand nombre de services publics (cantines, associations...). Autre incidence : les communes n’ont plus les moyens d’investir.
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L’Association des maires de France (AMF) a ainsi estimé que leur investissement était passé de 200 milliards d’euros sur la période 2001-2007, à 130 milliards en 2014. Une baisse qui a des conséquences sur l’emploi, notamment dans le secteur des travaux publics.
Pour les élus, cette diminution des crédits est «insoutenable». Un point de vue que ne cesse de soutenir François Baroin, maire de Troyes et président de l’AMF, dénonçant «une injustice» et appelant François Hollande à «mettre un terme» à cette disette budgétaire.
D’autres problématiques devraient également être évoquées au cours du congrès, comme la désertification médicale, l’accueil des migrants dans les communes ou la transformation numérique du territoire.
Les maires garants du lien social
Les difficultés que rencontrent les édiles touchent d’autant plus les Français que ces derniers sont très liés à leur commune. En effet, selon un sondage Ipsos paru hier, près de trois personnes sur quatre (73 %) affirment être attachés à leur ville ou village, devant les autres collectivités territoriales (département, 56 %, et région, 49 %).
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Et ce, peu importe leurs idées politiques, leur âge ou leur sexe. Alors que la sphère politique pâtit aujourd’hui d’un manque de popularité, les citoyens semblent donc faire confiance, en premier lieu, à leur maire. Un élu local qui reste, selon l’Ipsos, «le dernier lien fort» entre les citoyens et «l’action publique».