Robert Ménard, le maire de Béziers (Hérault) proche du FN, a annoncé une mesure drastique pour lutter contre les déjections canines : prélever l'ADN de tous les chiens de la ville et les ficher.
Le but est de verbaliser les maîtres, même lorsqu'ils ne sont pas pris en flagrant délit. La tâche sera confiée aux policiers municipaux de la brigade environnement, qui entre en service lundi. Une fois les prélèvements réalisés sur le terrain, les agents les enverront ensuite au laboratoire bordelais Animagene, spécialisé dans l'analyse génétique animale.
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La ville de Béziers va signer pour l'occasion avec le laboratoire un contrat forfaitaire de 50 000 euros pour une année. «J'estime que les agents municipaux ont autre chose à faire que de ramasser les crottes des animaux des autres. Cette mesure aura plusieurs buts : lutter contre le vol des animaux, mais aussi protéger l'environnement», a commenté Robert Ménard.
Une amende pouvant aller jusqu'à 450 euros
Concrètement, entre les mois de juin et d'octobre, chaque Biterrois propriétaire de chien devra se rendre chez un vétérinaire de la ville qui sera chargé de réaliser le prélèvement ADN sur l'animal. Des kits seront fournis gratuitement aux praticiens pour qu'ils puissent réaliser ces tests salivaires.
En revanche, les propriétaires devront prendre en charge la consultation chez le vétérinaire. Cependant, «deux journées gratuites seront organisées pour inciter les habitants à jouer le jeu», a indiqué Robert Ménard. Une fois le prélèvement effectué, un numéro sera attribué à chaque animal.
L'édile assure que seuls ses services connaîtront le nom des propriétaires des animaux. Entre 1.000 et 1.500 chiens sont concernés par cette mesure qui, dans un premier temps, ne sera appliquée au seul centre de Béziers à partir d'octobre.
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Chaque propriétaire de chien devra se déplacer dans la zone concernée avec les papiers de son animal pour répondre à tout contrôle. Si le propriétaire du chien refuse les prélèvements ou s'il n'a pas de carte de «circulation», il pourra s'exposer à une amende de 38 euros. Mais, en cas d'infraction avérée, l'amende pourra être beaucoup plus salée et atteindre les 450 euros.
D'après Robert Ménard, Béziers serait la première ville de France à appliquer une telle mesure. L'élu assure que «d'autres villes en Europe le font et obtiennent des résultats intéressants. C'est notamment le cas en Espagne et en Italie où certaines villes ont enregistré une baisse de 80% des crottes de chien».