La grève générale est-elle en train de dégénérer ? Des violences urbaines ont éclaté à Mayotte dans la nuit de lundi à mardi en marge du mouvement syndical lancé depuis plus de deux semaines.
Des groupes de jeunes cagoulés ont caillassé des habitations et saccagé au moins 85 voitures à Mamoudzou, le chef-lieu du département. Pour la préfecture de Mayotte, il s'agissait d'affrontements entre «bandes rivales». Mais ces violences interviennent alors qu’un conflit social oppose depuis deux semaines les autorités mahoraises et plusieurs syndicats.
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Ces syndicats revendiquent «l'égalité réelle» entre la métropole et le département d'outre-mer. Ils réclament notamment l'alignement des prestations sociales et l'application du Code du travail national, ainsi que des moyens de lutte contre l'insécurité et la construction d'écoles.
L'économie au ralenti
Réunis en intersyndicale, ils ont décrété la grève générale, provoquant de graves perturbations sur l'île, notamment avec le blocage des principales routes. Les activités économiques fonctionnent partiellement ou au ralenti au grand dam de nombreux entrepreneurs qui n'ont pas hésité mardi à s'en prendre verbalement à des leaders syndicaux.
Selon Rivo Rakotondravelo, responsable syndical SNUIPP-FSU, les violences urbaines secouant l'île sont liées au manque d'encadrement des jeunes à Mayotte. Les syndicats ont dressé des barrages et réclamé qu'un émissaire soit dépêché depuis Paris.
Un conflit ou des émeutes ?
«Il n'y a pas d'émeute à l'heure où je vous parle, je dirais plutôt un conflit social avec des revendications salariales statutaires concernant aussi bien les salariés du privé que du public» s’est défendu pour sa part la directrice de cabinet du préfet à Mayotte.
George Pau-Langevin, ministre des Outre-mer, a indiqué qu'«un dispositif renforcé sera mis en place» pour prévenir ces violences en soulignant que «la très grande majorité des Mahorais ne participe pas au conflit» et «qu'une petite minorité tente de déstabiliser l'ordre public».