Alors que le taux de chômage reste critique, les besoins en main d’œuvre restent nombreux dans plusieurs domaines de l’économie.
Une situation paradoxale. Alors que le taux de chômage a atteint un nouveau record en février dernier, avec 3 591 000 demandeurs d’emploi, certains secteurs proposent des postes à pourvoir. C’est ce que révèle l’étude annuelle Besoins en main d’œuvre des entreprises, publiée mardi par Pôle Emploi. Le rapport répertorie les métiers les plus recherchés et dresse la liste des secteurs qui vont le plus recruter en 2016, région par région.
Les saisonniers très convoités
Les prochains mois s’annoncent favorables, puisque les perspectives de recrutement des entreprises ont augmenté de 5,1 %. Elles atteignent ainsi un total de 1,8 million d’embauches potentielles, du jamais vu depuis sept ans.
Le très large secteur des services est particulièrement en demande. Premier recruteur de France, il représente 64,8 % des intentions d’embauche pour 2016. Face au vieillissement de la population, les services à la personne connaissent un essor important. Il en est de même pour les agents d’entretien ou les animateurs socio-culturels.
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Autres profils très recherchés : les saisonniers, qui représentent 40 % des projets de recrutement. Un grand nombre d’entre eux concerne le secteur agricole, où les viticulteurs, arboriculteurs et cueilleurs seront sollicités cet été, avec 104 400 projets d’embauche sur l’ensemble du territoire.
Le secteur hôtelier ne sera pas non plus en reste, avec des serveurs et des cuisiniers dont le recrutement «dépend en partie des prévisions d’activité», selon Stéphane Ducatez, directeur des statistiques chez Pôle Emploi. «C’est un signal positif», note-t-il, les entreprises prédisant une activité touristique au beau fixe.
Le secteur de la construction, qui espère un regain d’activité cette année, sera lui aussi très en demande de main d’œuvre, avec 84 500 projets d’embauche (+ 12,4 %). Les soudeurs et les chauffagistes sont particulièrement visés. Quant à l’industrie, 146 543 postes pourraient voir le jour, s'accompagnant du recrutement d'ouvriers non qualifiés.
Enfin, un métier surtout connait une forte expansion. Depuis les attentats, les vigiles sont très convoités, les entreprises recherchant 6 248 professionnels de plus que l’an passé.
L’Ile-de-France et Paca dynamiques
Si des disparités subsistent entre secteurs, il en va de même pour les régions. Ainsi, un habitant d’Ile-de-France sera favorisé, puisque la zone totalise 17 % des projets d’embauche. Même constat dans d’autres régions densément peuplées et possédant de grands pôles urbains, comme l’Auvergne-Rhône-Alpes (13 %).
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Les territoires très touristiques telles que la Paca et l’Aquitaine tirent aussi leur épingle du jeu (10 %). En revanche, les régions ayant un tissu entrepreunarial moins dense comme la Normandie (3 %) ou le Centre (3 %), prévoient moins d’embauches.
De très nombreux CDD
Le rapport publié par Pôle Emploi révèle que, dans la plus grande majorité, les recrutements envisagés se feront sous la forme de contrats à moyen terme. Les contrats de moins de six mois ou plus représentent ainsi 46 % des embauches potentielles, quand les CDD de longue durée arrivent en deuxième position (20 %).
Viennent enfin les CDI, qui constituent 36 % des recrutements possibles. Un phénomène contre lequel entend lutter la loi travail. Myriam El Khomri a en effet rappelé mardi que son texte avait pour but de «favoriser l’emploi durable».