Un rapport du Secours Catholique publié ce lundi 11 avril dénonce les inégalités constatées en Île-de-France et demande «un changement radical dans la politique d’aménagement».
La région la plus riche de l’hexagone est pointée par ce rapport, intitulé «la fracture territoriale, analyse croisée des inégalités en Île-de-France». Si le département le plus riche de France (Hauts-de-Seine) est compris dans la région, le plus pauvre (Seine-Saint-Denis) l’est également. Pire encore, sur les huit départements que compte la région, près de 15% (soit 1,8 million) des 12 millions d’habitants vivent avec moins de 990 euros, la moitié d’entre eux avec moins de 750 euros.
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Les enfants victimes des inégalités
Le rapport remonte sur plusieurs années pour établir qu’entre 2004 et 2012, la proportion des ménages pauvres en Île-de-France a augmenté deux fois plus rapidement que sur le reste du territoire (+5 points contre +2,6). Une précarisation accrue qui n’épargne pas les enfants, une catégorie au sein de laquelle le taux de pauvreté est passé de 22% en 2009 à 24,3% en 2013, avec de nombreuses conséquences sur la santé, notamment. Zones témoins de cet accroissement de la pauvreté, la Seine-Saint-Denis et le nord-est parisien concentrent également le plus de centres d’hébergement d’urgence, ajoutant ainsi une couche de pauvreté supplémentaire.
Des aménagements inadaptés
Le Secours Catholique remet également en question les logements sociaux actuellement en construction, qui «ne sont pas adaptés au profil des demandeurs», et note que, si l’espérance de vie en Île-de-France est la plus élevée sur le plan national, «on vit quand même deux ans plus vieux dans les Hauts-de-Seine qu’en Seine-Saint-Denis». Une disparité qui s’explique par l’écart de richesse entre les deux départements.