Dès le mois de Juin 2014, Nicolas, un français de retour de Syrie avait prévenu la DGSI qu’un dénommé Abdlehamid Abaaoud préparait une opération en France ou en Belgique à une date inconnue.
Nicolas, 31 ans, avait passé seize mois en Syrie, à Raqqa notamment. "Dégouté" par ce qu’il y avait vu et vécu, il s’était rendu aux autorités turques qui l’avaient alors remis à la France. C’est lors du débriefing mené par la Direction générale de la sécurité intérieure que Nicolas les aurait prévenu qu’un certain Abdelhamid Abaaoud, alias Abou Omar, s’apprêtait à monter une opération en Europe.
Afin de monnayer sa liberté, il aurait alors fourni des détails. Abaaoud, cerveau présumé des attaques du 13 novembre, appartenait ainsi à l’Emni, force spéciale de l’Etat Islamique en charge de la traque des espions en Syrie et en Irak, mais aussi de la préparation d’opérations extérieurs. Son rôle était notamment de présélectionner les projets des candidats terroristes avant de les faire valider par ses supérieurs. Ce jour là, Nicolas aurait assuré à la DGSI qu’Abaaoud avait eu le feu vert pour une nouvelle opération, sur les sols français ou belge.
A lire aussi : Mohamed Abrini arrêté : la France reste en alerte
Il tenait un restaurant à Raqqa
Ce repenti, d’origine sud-coréenne et qui avait rejoint la Syrie pour y suivre les traces de son frère cadet tenait un restaurant spécialisé dans la cuisine marocaine à Raqqa. Une situation qui lui permettait de rencontrer de nombreux belges et français d’origine marocaine. Il aurait, à cette époque, vu défiler dans son restaurant de nombreux candidats aux actions terroristes en Europe, et notamment Abaaoud, qui avait fait de l’Abou Seif Restaurant sa cantine quotidienne lors de l’année 2014.
Nicolas, incarcéré en région parisienne, risque plusieurs années de prison. Abaaoud, lui, a été tué lors de l’opération policière du 18 novembre 2015 à Saint-Denis.