Après les attentats de Bruxelles, la sécurité a été portée à son maximum dans l’Hexagone. Paris craint en effet de nouvelles attaques.
«C’est le même combat qui se mène ici à Roissy ou en Irak». Au lendemain des attentats de Bruxelles, Jean-Yves Le Drian (Défense) et Bernard Cazeneuve (Intérieur) ont inspecté ce mercredi le dispositif mis en place dans le principal aéroport de l’Hexagone. Car le pays, depuis mardi, est plus que jamais sur le qui-vive face la menace terroriste. Les attaques perpétrées en Belgique, à moins de 300 kilomètres de Paris, ont ravivé les douloureux souvenirs du 13 novembre et montré que l’Europe, et particulièrement la France, reste une cible privilégiée des jihadistes.
Les transports en priorité
Dans la foulée des tueries de Zaventem et de Maelbeek, l’Etat a rehaussé d’un cran la vigilance, pourtant très stricte depuis plusieurs mois. Alors que la France reste en état d’urgence, que le plan Vigipirate est à son maximum en Ile-de-France depuis janvier 2015, et que l’opération Sentinelle mobilise 10 000 militaires sur le terrain, 1 600 policiers et gendarmes ont été déployés en complément. Et principalement dans les transports.
Dans les gares et les aéroports, les passagers ont l’obligation d’avoir sur eux un billet ou une pièce d’identité et font l’objet de contrôles aléatoires. S’y ajoutent les palpations, la fouille des véhicules garés à proximité des entrées et la diffusion fréquente de messages de prévention. C’est d’ailleurs pour inclure la population dans cette surveillance que le préfet de police de Paris a appelé les Franciliens à «aider les forces de l'ordre». Tout comportement suspect ou colis abandonné doit, plus que jamais, être signalé.
Bernard Cazeneuve n’a par ailleurs pas écarté l’idée d’utiliser la reconnaissance faciale, qui permet, par ordinateur, de repérer un suspect via la vidéosurveillance. Ces dispositifs sont complétés par une vigilance accrue aux péages des autoroutes et un renforcement des contrôles à la frontière franco-belge. Connaissant les connexions jihadistes entre les deux pays, les autorités y ont placé trois escadrons de gendarmerie en renfort.
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Grâce à ses mesures, la France tente de prévenir autant que possible une prochaine attaque. Mais en plus de cette menace au quotidien, elle sera confrontée, dans moins de trois mois, à un défi sécuritaire d’ampleur : l’Euro de football. Alors que la question d’une annulation de la compétition a été évoquée ces derniers jours, l’Etat se refuse à «donner une victoire aux terroristes», a martelé le Premier ministre, Manuel Valls.
L’Euro aura donc bien lieu, drainant plus de deux millions de spectateurs dans les stades, auxquels s’ajouteront sept millions de supporters dans les fans-zones. Un casse-tête digne de la récente COP21. Mais alors que celle-ci, concentrée au Bourget, avait durée deux semaines, l’Euro s’étalera quant à lui sur un mois, et sur l’ensemble du territoire.