Le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw a affirmé lundi qu'on était "loin d'avoir terminé le puzzle" dans l'enquête sur les attentats de Paris, trois jours après l'arrestation du suspect-clé Salah Abdeslam.
"Nous avons pas mal de pièces du puzzle et ces derniers temps plusieurs (...) ont trouvé leur place mais je suis encore loin, et nous sommes encore loin, d'avoir terminé le puzzle", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse à Bruxelles avec le procureur de Paris François Molins. Si Salah "Abdeslam décide (...) de nous donner quelques explications, ce que j'espère, ça va donner une autre lumière sur le dossier et éclairer quelques zones d'ombre. Le rôle de chacun, il est encore trop tôt pour le confirmer", a-t-il déclaré.
Interrogé sur la cavale de quatre mois de Salah Abdeslam, Frédéric Van Leeuw a répondu : "nous n'avons pas la ligne exacte du temps, ça c'est encore des informations qu'il va devoir nous donner".
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Questionné sur sa remise en France, contestée par l'intéressé, François Molins a souligné que cela correspondait à "une forte attente de la justice et des victimes" et de leurs familles. "C'est en fait à Salah Abdeslam de décider : soit il consent et il peut être remis rapidement, soit il ne consent pas et il va appartenir aux juridictions belges d'apprécier si on se trouve face à des cas qui pourraient conduire à refuser la remise", a-t-il dit.
244 dossiers de terrorisme ouverts en France
Les deux procureurs ont détaillé le nombre de dossiers de terrorisme ouverts dans leur pays respectifs. En Belgique, "en 2015 nous avons ouvert 315 nouveaux dossiers de terrorisme et en 2016 déjà presque 60", a dit Frédéric van Leeuw. En France, il y a "actuellement 244 affaires en cours (enquêtes préliminaires du parquet et instructions cumulées) qui concernent judiciairement 772 individus mis en examen et placés en détention provisoire ou recherchés", a indiqué François Molins.
Le procureur de Paris, contre lequel l'avocat de Salah Abdeslam souhaite porter plainte pour violation du secret de l'instruction en raison de ses déclarations samedi, s'est dit "très serein sur cette question". Il a rappelé que le code de procédure pénale français l'autorisait à rendre publics "des éléments objectifs tirés de la procédure".