Dans un rapport, Adeline Hazan, la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, s'alarme des pratiques d'un centre psychothérapique de l'Ain.
Le dossier officiel, rendu public mercredi, dénonce notamment «un recours à l'isolement et à la contention utilisé dans des proportions jamais observées jusqu'alors», en «violation grave des droits fondamentaux» des patients. Les contrôleurs ont établi une longue liste de «restrictions disproportionnées» des libertés, après avoir visité ce centre de l'Ain, du 11 au 15 janvier dernier. Le rapport détaille précisement les conditions dans lesquelles les patients évoluent.
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L'équipe a constaté «un accès limité à la cour intérieur pour la majorité des patients, à deux fois une demi-heure par jour». Ils ont également «l'interdiction de fumer plus de quatre cigarettes par jour», et certains sont même maintenus «dans leur chambre fermée jour et nuit».
Des patients attachés «jusqu'à 23 heures par jour»
Rappelant que l'isolement est une pratique médicale devant être «réservée en dernier recours», les contrôleurs ont noté qu'elle était, dans ce centre, «utilisée à des fins disciplinaires». Certains patients sont d'ailleurs attachés à un fauteuil ou à leur lit «jusqu'à 23 heures par jour». De plus, selon le texte, seules certaines des 46 chambres d'isolement sont équipées d'un bouton d'appel. Les malades n'ont donc d'autre recours que de crier ou de taper sur les portes, pour appeler les infirmiers.
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En réponse au rapport, la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a affirmé avoir demandé à la direction de l'établissement «de mettre en oeuvre dans les meilleurs délais des mesures correctives». Elle affirme également que le centre s'est engagé «à faire cesser un certain nombre de pratiques».