Une rencontre entre voisins et amis. François Hollande reçoit jeudi le Premier ministre du Royaume-Uni, David Cameron à Amiens (Somme), dans le cadre du 34e sommet franco-britannique.
La crise des migrants affluant dans la "Jungle" de Calais pour tenter de rejoindre l'Angleterre sera au coeur des discussions entre les deux dirigeants qui doivent se retrouver ce matin au cimetière-mémorial britannique de Pozières. Paris ne compte pas remettre en cause les accords du Touquet de 2003 régissant la gestion de la frontière franco-britannique. La France veut en revanche une aide financière substantielle de Londres pour l'ouverture de nouveaux centres d'accueil, la sécurisation des infrastructures portuaires de Calais, Dunkerque et du tunnel sous la Manche et la lutte contre les filières clandestines.
A lire aussi : Brexit : les points de l'accord
Ce sommet intervient quelques heures après l'avertissement du ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, dans le Financial Times. Celui-ci indique en substance que La France cesserait de retenir les migrants à Calais et inciterait les banquiers à quitter le Royaume-Uni pour la France en cas de sortie de l'Union européenne, le fameux Brexit.
ci-dessus
Des engagements financiers additionnels britanniques pourraient être annoncés à l'occasion de ce sommet. Le secrétaire d'Etat aux affaires européennes, Harlem Désir, a annoncé dès ce matin que l'aide financière britannique à la France dans la crise des migrants à Calais (nord) allait "être augmentée d'une vingtaine de millions d'euros supplémentaires".
Pars ailleurs, Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May discutent de la question du regroupement familial de mineurs isolés, bloqués à Calais alors que des membres de leur famille sont installés outre-Manche. Bernard Cazeneuve a souhaité récemment que les cas de "tous ceux qui ont des attaches en Grande-Bretagne, parmi notamment les mineurs isolés," soient examinés "dans l'équilibre de la relation que nous avons avec la Grande-Bretagne".
Deux autres textes seront signés à Amiens pour renforcer la coopération bilatérale en matière de défense et de lutte contre le terrorisme. A l'ordre du jour notamment, la mise au point d'une force expéditionnaire conjointe franco-britannique, qui sera opérationnelle après un exercice en avril 2016 qui mobilisera quelque 7.000 militaires français et anglais. Paris et Londres veulent également développer leur coopération en matière d'armement, (drone, missiles, guerre des mines sous-marines). La situation en Ukraine, les crises syrienne et en libyenne devraient également faire partie des grands sujets internationaux abordés.