Se dirige-t-on vers une accalmie ? Après avoir reçu les représentants de la filière agricole, Manuel Valls a annoncé hier des mesures pour calmer la colère des éleveurs.
Ces derniers, enlisés dans une crise sans précédent, dénoncent depuis plusieurs mois les faibles prix de vente de leurs productions. Alors qu’ils demandaient une baisse de dix points de leurs cotisations sociales, le Premier ministre leur en a accordé sept, pour un coût estimé a environ 500 millions d’euros. Et concernant les exploitants ayant dégagé de faibles revenus en 2015, Manuel Valls a promis une «année blanche sociale».
En contrepartie, il a demandé au président de la FNSEA, Xavier Beulin, et à Thomas Diemer, le patron des Jeunes Agriculteurs, de «faire cesser les manifestations». Car la journée d’hier a été marquée par de nouveaux blocages destinés à faire plier le gouvernement. Dans ce climat tendu, une salariée de la chambre d’agriculture a été tuée dans la matinée sur une exploitation laitière de l’Aveyron.
Un peu plus tôt, dans l’Allier, puis à Toulouse ou encore dans l’Ain, plusieurs plates-formes de distribution avaient été bloquées par des éleveurs en colère. La mobilisation des agriculteurs a aussi été à l’origine de nombreux ralentissements, notamment à Rennes, où la rocade a été paralysée par des centaines de remorques venues de Bretagne, de la Manche et de la Mayenne. Les organisateurs souhaitaient faire de la métropole bretonne une «vitrine de la détresse du monde agricole».