Deux hommes interpellés pour avoir bravé samedi l'interdiction par les autorités d'une manifestation anti-migrants convoquée par l'extrême droite à Calais (Pas-de-Calais), ont écopé respectivement de trois et deux mois de prison ferme.
Car si le procès du général Piquemal a été ajourné pour raison de santé, celui de quatre autres personnes arrêtés samedi à Calais, a bien eu lieu, dans une ambiance très tendue. Ainsi, lorsque le procureur de la République, Jean-Pierre Valensi, a requis une peine de trois mois ferme pour un homme qui avait été retrouvé avec un taser, des hurlements ont surgi.
"Il faut tous vous arrêter! Et les migrants avec des barres de fer, on ne fait rien!", a crié une personne, qui a été exclu par un policier. "Faites venir les CRS!" a même exigé le procureur, avant le retour au calme.
Pour le procureur, aucun doute n'est permis. Les quatre hommes, tous habillés en costume sombre et les cheveux courts, étaient venus à Calais "pour en découdre", alors que le rassemblement "était interdit". "Heureusement qu'il y a eu l'action de la police" pour éviter de graves heurts, a souligné M. Valensi. Après un bref délibéré, les juges ont condamné deux prévenus à deux et trois mois de prison ferme, un autre à deux mois avec sursis et le dernier devra lui être jugé ultérieurement en raison d'irrégularités lors de la garde à vue.