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Reportage : "le Carillon, c'est la joie de vivre !"

L'équipe du Carillon a accueilli les clients avec le sourire et du champagne lors de la réouverture. [Debora Ramos]

Deux mois jour pour jour après les attentats du 13 novembre, le Carillon a rouvert ses portes ce mercredi après-midi. "C'est que du bonheur", lance le patron, Ali Almokrane, avant de remplir les coupes de champagnes alignées sur le comptoir. Rappellant ainsi qu'après l'horreur, la vie reprend ses droits. 

Tarek

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"C'est plus qu'important d'être ici. Il faut que la vie reprenne normalement, même si on a toujours en mémoire ce qui s'est passé, et qu'on ne peut pas l'effacer. Moi qui disais que je voulais qu'ils rouvrent une semaine après, ça a mis deux mois ! On avait l'impression d'avoir un cimetière derrière chez nous, donc je suis heureux aujourd'hui de revoir tout le monde. Nous, les fidèles de ce bar, on va faire en sorte que ça redevienne comme avant, que les mêmes personnes reviennent. On va tout faire pour. Ce sera une victoire pour nous. Le Carillon, c'est la joie de vivre ! On a gagné, et on gagnera toujours, ils sont une minorité. On leur montrera qu'on sera toujours là. Il faut profiter de sa vie, sortir, c'est pas une bande de barbares qui vont nous gâcher la vie, ou qui dénatureront notre quartier." 

Murielle

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"J'ai habité douze ans Rue Marie-Louise et je venais boire mon café au Carillon avant d'aller au travail. Et j'ai déménagé il y a sept ans à 500 mètres, autant dire que je connais tout le monde dans le quartier depuis plus de vingt ans. Et je voulais venir pour rendre hommage aux jeunes qui ont été touchés il y a deux mois. Il restera toujours quelque chose de ce qui s'est passé, même si les patrons ont le sourire, ce sont des blessures à vie. C'est aussi une manière de manifester contre ce qu'ils ont fait, de leur dire qu'on ne se laissera pas faire et de le montrer." 

Romain et Gwendoline

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"On se baladait dans le coin, on savait que ça rouvrait aujourd'hui et on s'est dit qu'on allait voir si ça l'était déja. Surtout que c'est l'anniversaire de Gwendoline, et on voulait fêter ça avant ce soir donc on prend l'apéro comme avant. Le jour des attentats moi j'étais boulevard Voltaire près des endroits où ça a fait "boum". C'est un petit symbole de rvenir ici, pour dire que ça continue comme avant. Ca nous tenait à coeur de revenir ici aujourd'hui. On souhaite à toute l'équipe plein de bonheur pour la suite." 

Otto

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"Ici, c'est la maison. J'habite à 10 mètres. La vie va reprendre, comme toujours. C'est dur finalement pour tout le monde, ça fait deux mois, donc pour ceux qui n'ont perdu des proches c'est difficile d'assumer d'être ici. Cela reprendra comme avant, même si on a tous au fond de nos têtes que la vie n'est pas anodine. Mais on est très contents de se bourrer la gueule jusqu'à trois heures du mat' (rires), et surtout contents que ce soit ici !"

Odile

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"On attendant ce moment depuis longtemps. Cela nous permet de revoir tous nos amis du quartier, qu'on aime, de revoir ceux qui sont là, et non pas disparus. Parce que curieusement, tous les amis du quartier sont encore là. Et ceux qui ne sont plus là, ils sont là tout de même, ils nous regardent. C'est l'occasion qu'on attendait depuis longtemps de se retrouver enfin, le Carillon, les amis du Carillon, le patron, l'équipe... Ce lieu est très important dans notre vie, dans la vie du quartier. C'est un repère, un endroit ou on est surs de se retrouver, plusieurs fois par jour. Cela ressoude le village. Ca va reprendre, mieux qu'avant, car on sera plus solidaires, plus attentifs aux autres."

Pascal

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"On vient dans les bars pour rencontrer de jolies femmes, pour le rock n'roll, pour la vie ! J'avais raté la réouverture de la Bonne bière, et quand j'ai appris pour le Carillon je me suis dit qu'il fallait venir. J'étais déja venu avant plusieurs fois, sans pour autant être un habitué, parce qu'il y a tellement de bars dans le coin qu'on peut pas être habitués partout, parce que sinon la cyrrhose nous guette. J'ai bien boire aller des coups chez Adèle, chez Tchin-Tchin, chez le Légionnaire, à Jacques Bonsergent, dans le quartier quoi ! Maintenant que c'est rouvert la vie va reprendre. On attend la réouverture du Petit Cambdoge aussi. Il faut que ça reprenne, l'année dernière a été terrible, cette année il faut reprendre du poil de la bête. Santé !"

Catherine

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"J'étais venue la semaine qui a suivi les attentats pour déposer un petit texte. J'ai voulu venir trinquer pour l'ouverture, et j'ai offert un petit bouquet de roses pour égayer les lieux, et en souvenir aussi. Je connais peu le quartier, mais pour avoir vu des reportages et entendu les gens, je pense que ça va recommencer comme avant, peut être même mieux qu'avant. Ca leur fera les pieds ! (rires) Je vais revenir plus souvent ici, amener mes collègues le midi, et pourquoi pas une sortie le week-end. Ils ne nous auront pas." 

Boris

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"J'ai apporté ce tableau que j'ai peint de Michael Jackson, car c'est un homme de paix, qui avait du coeur, Je suis ici pour motnrer à ceux qui ont fait ça qu'on n'a pas peur, et qu'on les aura jusqu'à la racine, même si ce sera long. Il ne faut pas faire d'amalgames, les bons musulmans je les connais, eux c'est le diable. Ca fait plaisir qu'il y ait du monde. Moi j'aime bien Johnny Hallyday, je vais demander aux patrons si je peux chanter une chanson, 'vis pour le meilleur'." 

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