Les Français en mal de toit sont légion, en témoigne le bilan annuel de la Fondation Abbé Pierre.
La Fondation pour le logement des défavorisés a publié, jeudi, les nouveaux chiffres du mal-logement en France. L'estimation, alarmante, révèle une aggravation de la précarité en matière d'hébergement. Au total, 3,8 millions d'individus souffrent de non ou de mal-logement dans l'Hexagone. C'est 300 000 de plus qu'en 2014.
Parmi eux, plus de 900 000 sont dépourvus de logement personnel. Certains sont sans domicile fixe et vivent en centre d'accueil de demandeurs d'asile, dans un abri de fortune, à l'hôtel ou à la rue. D'autres, en particulier les jeunes adultes et le troisième âge, sont hébergés chez des tiers de manière très contrainte. Ainsi, nombreux sont les plus de 25 ans contraints de revenir habiter chez leur parents faute de logement autonome, ou les plus de 60 ans obligés d'être hébergés par leur famille.
12 millions de personnes touchées par la crise du logement
Avoir un logement n'est pas toujours synonyme de bon vivre. Environ 2,8 millions d'individus vivent ainsi dans des conditions de logement très difficiles, privés d'eau courante, de WC intérieur, de moyen de chauffage ou de coin cuisine. Et c'est sans compter les autres soucis de confort du quotidien : humidité, moisissures, mauvaise isolation, installation électrique dangereuse, infiltrations d'eau... Enfin, près d'un million d'individus vivent en surpeuplement dit "accentué", c'est-à-dire qu'il leur manque deux pièces par rapport à la norme de peuplement.
Outre ces situations les plus graves, environ 12 millions de Français sont touchés à des degrés divers par la crise du logement : impayés de loyer, effort financier excessif, précarité énergétique, copropriété en difficulté, surpeuplement modéré...