Plusieurs dizaines de personnes exposées au Mediator vont demander mardi réparation aux laboratoires Servier, pour le préjudice d'anxiété qu'elles disent subir.
Elles ne sont donc pas malades, mais craignent de le devenir. Ces quarante-cinq personnes ayant pris du Mediator, le médicament utilisé comme coupe-faim à l’origine d’un des plus importants scandales sanitaires français, seront ce mardi devant le Tribunal de grande instance de Nanterre (Hauts-de-Seine). Utilisé par cinq millions de personnes, le médicament est accusé d'avoir causé plusieurs centaines de morts.
L'action mené aujourd'hui vise les laboratoires Servier, à qui les plaignants reprochent la peur dont ils se disent victimes. Ils vivent ainsi «dans l’angoisse quotidienne» de subir des lésions cardiovasculaires à cause du médicament, comme d’autres patients avant eux, selon l’un de leurs avocats. Mais alors que le «préjudice d’anxiété» a déjà entraîné, ces dernières années, des condamnations, il n’est pas, selon Servier, un dommage réparable.
Les plaignants espèrent obtenir au plus vite des provisions sur indemnisation, soit 15 000 euros chacun, en attendant un jugement au fond.