L'Algérie future propriétaire de la Grande mosquée de Paris ? Des procédures ont été lancées officiellement par le pays, a annoncé jeudi son gouvernement. Le recteur, Dalil Boubakeur, dément.
C'est le ministre des Affaires religieuses algérien, Mohamed Aïssa, qui a fait cette annonce devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. «Les procédures visant à faire de la mosquée de Paris une propriété de l'Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l'ambassade d'Algérie à Paris», a-t-il déclaré.
Cette appropriation serait légale selon le gouvernement algérien, qui dit s'appuyer sur une loi française stipulant qu'un «pays étranger qui finance une association de droit français peut, passés quinze ans, prétendre à la propriété de cette entité». Et c'est le cas avec la Grande mosquée de Paris, gérée par la Société des Habous pour laquelle l'Algérie assurerait un financement de deux millions d'euros.
Plutôt un projet de fondation selon Dalil Boubakeur
Mais pour le recteur de la Grande moquée de Paris, le Franco-Algérien Dalil Boubakeur, «toutes spéculations sont nulles et non avenues», a-t-il affirmé dans un communiqué. Un projet étudierait néanmoins «la perspective juridique d'une fondation franco-algérienne». Son objectif serait de «préserver le patrimoine des biens et lieux de culte de l'Algérie en France», mais également de «développer des actions culturelles en direction de la communauté».
Cet édifice symbolique, situé dans le 5e arrondissement, demeure le premier lieu de culte musulman construit en France métropolitaine. Il avait été édifié en 1926 afin de rendre hommage aux soldats musulmans morts pour la France durant la Première guerre mondiale. La décision avait été prise au lendemain de la bataille de Verdun, qui avait vu tomber 70 000 hommes de confession musulmane.