L’ONDRP présente ce vendredi son rapport annuel sur la délinquance dans l’Hegaxone. Vols, violences, menaces, trafics de drogue, tous les maux de la société sont passés au crible.
Un nombre de cambriolages toujours aussi préoccupant
Les années passent, le problème demeure. Au total, 568 000 ménages ont été victimes de cambriolages (ou tentatives) de leur résidence principale en 2014. Une tendance stable par rapport à 2013 (520 000), mais bien plus élevée que sur la période 2006-2009 (400 000 victimes). Le fléau perdure, malgré les efforts des pouvoirs publics, via les campagnes de sensibilisation et le démantèlement récent de gangs écumant l’Europe de l’Ouest.
La baisse des vols de véhicules se confirme
Ils ont moins la cote : les vols de véhicules à moteur (voitures, scooters et motos) sont à un niveau historiquement bas. En 2014, 960 000 ménages ont déclaré en être victimes, contre 1 046 000 en 2013. Ce total n’a cessé de décroître lors des dernières années, puisqu’il était supérieur à 1,4 million en 2006, et supérieur à 1,2 million en 2009. Selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, la sécurisation des véhicules par les constructeurs a rendu leur effraction plus difficile.
Des violences physiques et sexuelles en hausse
Pour la première fois depuis le début de la décennie, le nombre de victimes de violences physiques ou sexuelles dépasse cette fois les 2 millions sur deux ans (2 044 000 en 2013-2014, contre 1 977 000 en 2011-2012). Un seuil franchi à cause de la hausse des violences physiques faites aux femmes (de 860 000 à plus de 1 million). Selon les résultats de l’enquête, cette augmentation ne vient pas d’attaques menées par les conjoints ou ex-maris, mais par des personnes extérieures.
La fréquence des menaces au quotidien s’accélère
Il faut ajouter, à la hausse des violences physiques, celle des menaces hors cellule familiale. Elles ont touché 1,85 million de Français en 2014, contre 1,67 en 2012. Un phénomène qui touche une société «plus stressée, qui accepte de mois en moins l’échange et le dialogue, et où la violence est un effet révélateur», estime Christophe Soullez, de l’ONDRP.
Un attrait toujours présent pour le trafic de stupéfiants
Les saisies des douanes et les arrestations de dealers ne suffisent pas. Cette année, comme en 2014, plus de 20 % des Français disent avoir observé des phénomènes de consommation ou de trafic de drogue au sein de leur quartier au cours des douze derniers mois.
Une part qui n’était que de 17 % en 2008, et qui était inférieure à 19 % entre 2007 et 2013. Des résultats qui confirment que la drogue est l’un des «secteurs» les plus lucratifs du banditisme, selon l’ONDRP.
Les délinquants volent de plus en plus de vélos
C’était visible depuis 2012 : la bicyclette est une cible de choix pour les malfaiteurs. Ainsi, 343 000 foyers indiquent avoir été victimes d’un vol ou d’une tentative de vol, contre 327 000 en 2013, et 266 000 l’année précédente. Moins sécurisés que les deux-roues motorisés, souvent garés dans la rue, les vélos ont connu ces dernières années une certaine montée en gamme. Une sophistication qui attire l’œil.
Une renversement à la baisse des vols avec violence
L’année 2013 laissait craindre le pire. Et pourtant, les vols avec violences atteignent en 2014 leur niveau le plus faible jamais observé par l’ONDRP. Moins de 180 000 Français en ont été victimes, contre 360 000 en 2013 et 270 000 en 2012. Cette tendance demande à s’inscrire dans le temps, que le déploiement de nombreuses force de sécurité dans les rues depuis les attentats de janvier a pu encore plus étouffer ce phénomène cette année.