La ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, doit présenter ce mardi des pistes pour améliorer la mixité sociale au sein des collèges. Un dossier sur lequel beaucoup se sont cassé les dents.
Le but est de revoir le système actuel, avec lequel les élèves sont affectés dans un établissement en fonction de leur adresse. Ce critère géographique entraîne, le plus souvent, le regroupement d’enfants issus du même milieu, sans compter les stratégies de contournement des parents grâce aux dérogations possibles (bourse, handicap, option…). Le ministère, qui ne peut obliger les enfants à fréquenter un collège situé à des kilomètres de chez eux, pourrait s’orienter aujourd’hui vers la création de secteurs multicollèges. Les élèves seraient assignés dans un «package» d’établissements situés dans un secteur donné. Les parents pourraient formuler plusieurs choix, et leurs enfants seraient répartis sur décision du rectorat.
Les CSP+ restent entre eux
En prenant en main ce chantier de la mixité, Najat Vallaud-Belkacem veut en finir avec la «ségrégation» de certains collèges. Un phénomène visible statistiquement. Une étude du Conseil national de l’évaluation du système scolaire (Cnesco) montre ainsi qu’avec une mixité sociale parfaite, chaque collégien français aurait dans sa classe 22 % d’élèves appartenant aux catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+). Or, un enfant issu d’un milieu favorisé en compte en réalité 34 % dans sa classe, quand un élève venant d’un milieu défavorisé n’en compte que 18 %.