Affiches dans les métros et gares, clip vidéo sur internet, dépliants ... Le gouvernement lance lundi une campagne nationale pour rappeler que le harcèlement sexiste dans les transports est puni par la loi, et pour inciter les témoins à réagir.
Annoncée il y a quatre mois dans le plan de "lutte contre le harcèlement sexiste et les violences sexuelles" dans les transports en commun, cette campagne devait être présentée dans la matinée gare Saint-Lazare à Paris par les secrétaires d'État Pascale Boistard (Droits des femmes) et Alain Vidalies (Transports). Elle "vise à faire évoluer les comportements, pour qu'aucune agression ne soit banalisée ou ignorée. L'objectif est de donner à chacun et chacune des outils pour réagir", explique Mme Boistard dans le dossier de presse.
A partir de lundi, des affiches et panneaux numériques dans les métros, gares et transports en commun de plusieurs grandes villes vont rappeler, avec des mots parfois crus, les situations auxquelles les femmes peuvent être confrontées. Ces affiches décrivent les interpellations d'un agresseur, représentées sur une ligne de métro fictive et devenant de plus en plus violentes à chaque station: de "Mademoiselle!" à "vous êtes charmante" ou "c'est pour moi cette petite jupe ?", jusqu'à "je vais te serrer" et "réponds sale chienne". En bout de ligne: "Stop - Ça suffit". D'autres affiches reflètent sur le même modèle la peur de la victime ou les hésitations d'un témoin.
100% des utilisatrices des transports en commun ont subi du harcèlement sexiste
Cette campagne, également déclinée sur internet et les réseaux sociaux (vidéo interactive, etc), rappelle les peines encourues par les agresseurs : 6 mois de prison et 22.500 euros d'amende pour injures ou menaces, cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende pour baisers forcés, mains aux fesses, frottements. Elle donne des conseils aux victimes et aux témoins pour réagir, rappelle les numéros d'urgence (17 ou 112, ou SMS au 114 pour les sourds et malentendants).
Dans le cadre du plan de lutte contre le harcèlement annoncé début juillet, des arrêts de bus de nuit à la demande sont expérimentés à Nantes depuis le 1er novembre. A partir du 7 décembre, le numéro d'alerte de la SNCF (3117) sera également accessible par SMS, ce qui permettra de signaler une situation d'urgence plus discrètement qu'en téléphonant.
Dans un rapport remis au gouvernement en avril, le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh) soulignait que 100% des utilisatrices de transports en commun ont subi au moins une fois dans leur vie du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle, d'après des "consultations citoyennes" menées en mars auprès de 600 femmes de Seine-Saint-Denis et d'Essonne.