Yves Jégo, le député-maire UDI de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) a lancé, il y a quatre ans, le label «Origine France Garantie». Son objectif est d’offrir aux consommateurs une traçabilité des produits «made in France».
Il veut faire valoir la marque «France» dans l’Hexagone comme à l’étranger. Au côté de l’ex-ministre PS Arnaud Montebourg, l’élu, qui a tenu à Reims les premières assises du produire en France en septembre dernier, entend défendre l’image et l’industrie du pays.
Son but est avant tout de l’informer. On lui doit la vérité, surtout si l’argument «made in France» motive son achat. Il ne doit pas être trompé par un produit qu’il croit français, alors qu’il ne l’est pas. Une fois qu’il a toutes les cartes en main, il est libre d’acheter français ou pas, d’être un acteur responsable de l’économie. «Origine France Garantie», c’est une certification qui permet au consommateur d’arbitrer en toute transparence.
D’abord, le produit doit être entièrement fabriqué sur le territoire. Mais il faut aussi qu’au moins 50 % de sa valeur (design, marketing…) soient acquis en France. Le tout vérifié par un organisme indépendant. Depuis 2011, 1 500 gammes de produits dans 500 entreprises ont ainsi été labellisées.
Pas nécessairement. Une marque française peut fabriquer ses produits en Europe de l’Est ou en Chine, tandis qu’une marque étrangère peut produire en France. C’est le cas de Toyota, dont la Yaris est fabriquée à Valenciennes (Nord), de Häagen-Dazs, qui produit ses glaces à Arras (Pas-de-Calais) ou de la multinationale américaine Géant Vert, dont le maïs vient des Landes.
Là encore, c’est une idée reçue contre laquelle nous luttons. C’est surtout la qualité qui coûte cher, plus que la production elle-même. Certains produits français et étrangers similaires sont vendus au même prix. La différence se fait surtout sur les marges, souvent plus importantes sur des produits importés. On parle beaucoup de la qualité allemande.
Le «produit en France» est un atout, surtout à l’export, en raison de normes strictes. Celles-ci nous font, il est vrai, perdre en compétitivité mais sont un gage de qualité très prisé. Et ce, pas seulement dans le luxe : agroalimentaire, textile, automobile, technologie… Les exemples ne manquent pas. Au fond, notre savoir-faire a souvent une meilleure image à l’étranger qu’en France.