Six semaines d'audience et douze accusés : le procès fleuve du double meurtre de Kevin et Sofiane, en septembre 2012 à Échirolles (Isère), s'ouvre ce lundi.
Jusqu’au 11 décembre prochain au minimum, les douze accusés - dont deux étaient mineurs à l’époque des faits - vont devoir répondre des meurtres sauvages de Kevin, 21 ans, et Sofiane, 22 ans, commis le 28 septembre 2012 dans le parc Maurice Thorez d’Échirolles, près de Grenoble.
Un drame qui avait ému la France entière, engendré par une simple altercation devant un lycée de la commune, sans doute pour une histoire de fille. L’incident avait à l’époque dégénéré en affrontements entre jeunes des quartiers des Granges, à Échirolles, et de la Villeneuve, à Grenoble, avant d’aboutir à la mort de Kevin et Sofiane. Le premier avait reçu huit coups de couteaux lors de la rixe, tandis que le second avait été poignardé plus de trente fois, et frappé à la tête avec un marteau.
Un «co-action» des accusés ?
L'enquête a certes permis d'identifier la plupart des agresseurs, mais n'est pas parvenue à déterminer avec certitude qui avait porté les coups de couteau mortels. Les armes du crime n'ont jamais été retrouvées et la plupart des accusés ont refusé d'enfreindre la règle de l'omerta. La justice a donc retenu le principe de la «co-action», estimant que chacun des accusés avait contribué à la mort des victimes.
Alors que les accusés risquent jusqu'à trente ans de réclusion criminelle, les autorités craignent d'éventuels débordements lors du procès, qui se tiendra pourtant à huis clos. Une quarantaine de CRS doivent donc être mobilisés pour assurer la sécurité à l'ouverture de l'audience, ce lundi.